AME : une attaque contre tous05/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2988-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

AME : une attaque contre tous

Le gouvernement est en train de finaliser un décret sur l’aide médicale d’État (AME) qui va empêcher une partie encore plus importante de travailleurs sans papiers de se soigner.

L’AME est un dispositif leur permettant d’avoir accès gratuitement à certains soins, à condition de toucher moins de 847 euros par mois (le même seuil que pour bénéficier de la complémentaire santé solidaire, ex-CMU). Ce n’est pas seulement une mesure humanitaire, c’est aussi une mesure de santé publique car si une partie de la population ne peut pas se soigner, cela augmente le risque de voir des maladies contagieuses se répandre. Les virus, eux, ne font pas la différence entre ceux qui ont des papiers et ceux qui en sont privés.

Ce décret en préparation exige la présentation d’un document d’identité avec photo pour constituer un dossier de demande d’AME. Jusqu’à présent, la photo n’est pas obligatoire. D’après l’ONG Médecins du monde, l’exiger exclurait de l’AME un tiers des 450 000 immigrés qui « ont fui leur pays sans papiers, les ont perdus, se les sont fait voler, ou subissent des confiscations ou un chantage aux documents. »

Ce décret s’inscrit en fait dans la lignée des nombreuses campagnes menées par la droite et l’extrême droite contre l’AME depuis sa création en 2000, dans le but de faire croire que les déficits de la Sécurité sociale et de l’État seraient dus aux immigrés, accusés de venir en France pour avoir des soins gratuits !

Tout cela n’est qu’un ramassis de mensonges. Un travailleur sans papiers sur deux n’a pas fait de demande de l’AME car il n’en connaît souvent même pas l’existence. Selon l’Assurance maladie, la fraude concernerait moins de 0,026 % des dossiers. Et puis les dépenses liées à l’AME ne représentent même pas 0,5 % des dépenses totales de santé. Il s’agit d’une goutte d’eau par rapport aux 210 milliards de cadeaux annuels donnés par l’État aux plus grandes entreprises, et qui ne servent pas à soigner les travailleurs, avec ou sans papiers.

Les attaques contre l’AME ne visent pas en réalité à faire des économies mais à détourner la colère des travailleurs vers des boucs émissaires et à les diviser pour masquer la responsabilité des capitalistes et de l’État dans la démolition du système de santé.

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