AME : xénophobie contre santé publique23/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2934-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

AME : xénophobie contre santé publique

Parmi tous les budgets utiles à la population dans lesquels le gouvernement s’apprête à tailler, celui de l’aide médicale d’État (AME) lui permet aussi de jouer une partition qui plaît à l’extrême droite.

Cette aide donne une couverture santé minimale à près d’un demi- million de personnes qui vivent et travaillent en France, mais que l’absurdité des frontières et des politiques anti-migrants prive d’existence légale et de papiers. L’AME ne représente que 0,5 % des dépenses de santé, mais fait couler beaucoup d’encre car des rumeurs – à chaque fois démenties par les faits – sont régulièrement répandues par l’extrême droite. On a pu ainsi entendre des absurdités comme l’idée que l’AME attirerait des étrangers en France pour de la chirurgie esthétique gratuite, ce qui expliquerait les difficultés qu’ont tant de gens à avoir simplement un rendez-vous avec un médecin traitant.

Les déserts médicaux et l’accès de plus en plus difficile des travailleurs à la santé s’expliquent non pas par l’AME, mais par la politique constante de l’État qui réserve l’argent public aux grands groupes capitalistes plutôt qu’aux besoins de base de la population. C’est pour cacher cela, et pour plaire au RN, que des politiciens comme le ministre de l’Intérieur Retailleau s’en prennent à l’AME.

Or même l’actuelle ministre de la Santé, collègue de Retailleau, reconnait que l’AME est un facteur de « salubrité publique ». Car si la possibilité de se soigner un minimum était retirée à un demi-million de personnes, le risque serait de voir des maladies contagieuses se répandre et concerner l’ensemble de la population.

Ce risque, le gouvernement le prend tout de même car le numéro d’équilibriste politique de Barnier l’amène à dire que l’AME ne sera pas réduite mais « maîtrisée ». Cela signifie que, bien qu’utile à tous, cette dépense est sur la sellette. La démagogie xénophobe se paye aussi par la remise en cause de la santé de chacun.

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