Apprentissage : le yoyo des aides08/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2945-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Leur société

Apprentissage : le yoyo des aides

Le 30 décembre, le gouvernement de Bayrou a décidé par décret une réduction des aides versées par l’État aux entreprises pour l’apprentissage. Il espère ainsi économiser 1,2 milliard d’euros dans le budget 2025.

L’aide à l’embauche, versée la première année passe de 6 000 à 5 000 euros pour les entreprises de moins de 250 salariés, et à 2 000 euros pour celles de 250 salariés ou plus.

Ces aides seraient destinées à compenser le temps passé à former les salariés, si l’on en croit les justifications mises en avant par les responsables gouvernementaux et patronaux. Si l’apprentissage permet à beaucoup de jeunes d’acquérir une expérience utile pour décrocher une première embauche, tous les apprentis ne sont pas des jeunes inexpérimentés car l’âge limite pour un contrat d’apprentissage est de 29 ans, et même au-delà dans bien des cas. Bien des apprentis travaillent comme leurs collègues, mais sans avoir le même salaire, et parfois sans avoir eu de formation.

En réalité les entreprises bénéficient ainsi d’une main-d’œuvre bon marché puisque les apprentis perçoivent un salaire inférieur au smic, quand ils ont moins de 26 ans. Ces salaires sont largement pris en charge par les aides de l’État. Et il en est de même pour toute une partie des coûts de formation.

Entre 2017 et 2023, les dépenses publiques pour l’apprentissage ont bondi de 7 à 25 milliards d’euros, notamment sous l’effet d’une forte hausse des aides directes aux entreprises, passées de 2 à 10 milliards.

En ce qui concerne plus spécifiquement les plus grandes entreprises, si elles ne sont pas les premières à bénéficier directement du pactole, elles en prennent leur part puisque 25 % des contrats d’apprentissage sont signés dans des entreprises de plus de 250 salariés. Ces aides ne sont alors qu’un des multiples canaux par lesquels l’argent public irrigue leurs profits.

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