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- Lutte ouvrière n°2990
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ArcelorMittal – Dunkerque : 393 travailleurs exposés à l’amiante, uncrime patronal
Selon un rapport de l’inspection du travail qui vient d’être publié, 393 travailleurs du site de Dunkerque ont été exposés à l’amiante à la suite d’un incendie sur un haut fourneau en 2023.
Le 30 mars 2023, en effet, le plus grand haut fourneau de l’usine a percé et 150 tonnes d’acier en fusion se sont déversées, une partie des bâtiments a été détruite par les flammes. Dès le lendemain, la direction demandait aux travailleurs d’entreprises sous-traitantes de démonter la charpente et la toiture endommagées. Ce sont notamment ces travailleurs qui ont été exposés à l’amiante, en plus de tous ceux qui étaient présents le jour de l’accident.
Après deux mois de chantier, en juin 2023, la direction de l’usine reconnaissait qu’il y avait de l’amiante dans les peintures et les garde-corps. Mais, pour les travailleurs qui intervenaient sur le haut fourneau, il était déjà trop tard.
Dans cette usine qui a 63 ans, où de nombreux bâtiments et outils sont exposés à de très fortes chaleurs, il y a de l’amiante partout. Chaque chantier, chaque opération de maintenance sur les fours, les outils, nécessite un contrôle préalable sur la présence d’amiante. Si ces contrôles avaient été réalisés avant la réparation du haut fourneau accidenté, cela aurait nécessité de longs travaux de désamiantage et donc un arrêt prolongé des installations. La direction a fait le choix de démarrer les travaux immédiatement, pour faire repartir le four au plus vite, exposant ainsi les travailleurs à ce poison mortel.
La direction d’ArcelorMittal s’est sentie d’autant plus les mains libres que des crimes de l’amiante à Dunkerque, il y en a eu beaucoup, et aucun patron n’a jamais été inquiété par la justice. De nombreux travailleurs, ainsi que des veuves de travailleurs morts d’Usinor-Sollac (ancien nom du site ArcelorMittal), des entreprises du port, du chantier naval, se sont organisés en association pour que les patrons responsables de l’empoisonnement à l’amiante soient jugés. Mais la justice s’est systématiquement opposée à tout procès qui aurait mis un patron sur le banc des accusés.
Parmi les travailleurs de l’usine, beaucoup connaissent cela, ils l’ont vécu au sein même de leur famille. Les plus jeunes sont en train de l’apprendre. Il y a de l’inquiétude, mais aussi beaucoup de colère contre cette dictature patronale.