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- Lutte ouvrière n°2956
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Leur société
Associations : étranglées par les coupes budgétaires
L’UDES (Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire) alerte sur l’asphyxie financière des associations, le budget 2025 ayant imposé une baisse drastique des dotations globales de fonctionnement versées par l’État aux collectivités locales.
Par un jeu de dominos, cela entraîne une chute des subventions perçues par nombre d’associations. Selon le président de l’UDES, « moins d’un tiers des organisations ont aujourd’hui devant elles trois mois de trésorerie », et attendent avec angoisse les arbitrages d’ici au 15 avril.
Les salariés de ces structures sont les victimes désignées. Près de 180 000 emplois, un sur quinze, seraient menacés dans l’économie sociale et solidaire selon l’UDES, qui dénonce un « plan social à bas bruit » et à terme, « une catastrophe industrielle ».
Par exemple, le département de la Loire a d’ores et déjà réduit de 66 % son budget dédié aux associations. Cela touche des associations culturelles et sportives, mais aussi à caractère social.
Les conséquences seront aussi dramatiques pour le public bénéficiant de l’aide des associations. Ainsi, le département du Val-de-Marne vient de diminuer de 77 % les subventions au Secours populaire, au Secours catholique et à la Croix-Rouge alors que la misère se développe dans les quartiers populaires.
Alors que le gouvernement se livre à une démagogie à propos de la délinquance des mineurs, sa politique coupe les crédits à nombre d’associations d’aide à l’enfance. Alors qu’il prétend lutter contre la violence faite aux femmes, il impose l’arrêt de structures qui leur viennent en aide. Idem chez les personnes âgées, pour lesquelles les associations d’aide à domicile sont menacées.
Le fonctionnement de la société capitaliste a produit, y compris dans les pays riches, une misère sociale telle que la bourgeoisie a accepté d’en gommer certains aspects les plus choquants, par le fonctionnement d’associations caritatives ou d’entraide. Et, bien souvent, ce sont les dons et la générosité du public qui permettent le fonctionnement de ces associations, constituant un réseau vital dans les quartiers populaires et souvent débordées par l’ampleur des besoins. L’État et les collectivités locales acceptaient éventuellement de participer au financement de ces associations afin de les maintenir à flots. Mais la crise de son système rend la bourgeoisie de plus en plus dépendante du pillage des caisses de l’État et des collectivités, au point de reprendre les miettes concédées auparavant au secteur associatif et social.