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Leur société
Bronchiolite : une épidémie contrôlable… avec des moyens
Comme tous les ans, une épidémie de bronchiolite, une maladie virale très contagieuse, touche les nourrissons, notamment ceux de moins de six mois.
Deux régions, l’Île-de-France et les Hauts-de-France, sont déjà considérées « en phase épidémique », plus de 2 400 enfants de moins de deux ans étant passés par les services d’urgence du 11 au 17 novembre. On ne sait pas encore comment va évoluer cette épidémie ni si elle risque d’atteindre les chiffres record dramatiques de l’hiver 2022 qui avait vu 74 000 passages aux Urgences et 26 000 hospitalisations, lesquelles, faute de personnel et de lits dans des hôpitaux débordés, avaient dû se faire parfois à des dizaines de kilomètres du domicile des familles.
On ne peut bien sûr pas tout prévoir en matière d’épidémie, mais on peut être sûr que les épidémies de bronchiolite reviennent tous les hivers. C’est d’ailleurs cela qui a amené depuis des années la mise au point de traitements de plus en plus novateurs pour les enfants comme pour leurs mères. On dispose aujourd’hui de produits à l’efficacité clairement démontrée : le vaccin Abrysvo pour la mère pendant la grossesse et le Beyfortus qui protège les nouveaux- nés pendant au moins cinq mois.
Mais des possibilités nouvelles de la science à la réalité du terrain, il y a de nombreux obstacles, dont la recherche maximale du profit par les laboratoires pharmaceutiques et les politiques d’austérité de l’État ne sont pas les moindres. Ainsi à l’hiver 2023 le Beyfortus avait été très vite en rupture de stock car le gouvernement n’en avait commandé que 200 000 doses, estimant que 30 % seulement des familles allaient faire vacciner leur bébé, alors que près de 80 % avaient cherché à le faire… Quant aux médicaments, si l’Abrysvo – 196,10 euros – est remboursé à 100 % dans les maternités, le Beyfortus – 401,80 euros – ne l’est qu’à 30 %, ce qui représente un énorme reste à charge.
Alors, en 2024 comme les années précédentes, des milliers de nourrissons seront encore pris en charge dans des conditions difficiles, et cette impréparation systématique des autorités de santé ne relève pas des lacunes de la science mais bien de leurs choix délibérés en faveur des trusts pharmaceutiques.