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- Lutte ouvrière n°2993
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Leur société
Budget de la Sécurité sociale : la santé des profits préservée
Dans un énième épisode du vote du budget, celui de la Sécurité sociale a été approuvé d’extrême justesse à l’Assemblée mardi 9 décembre. Le gouvernement de Sébastien Lecornu peut donc s’estimer tiré d’affaire pendant quelque temps encore. Quant aux milieux patronaux, les gros comme les petits, ils sont encore une fois écoutés et obéis.
La veille du vote, les organisations patronales Medef, CPME et U2P avaient bien rappelé que s’agissant d’économies budgétaires, il fallait « renoncer clairement à toute baisse des allégements de cotisations ». Prétextant le nombre croissant de faillites d’entreprises, les grands capitalistes invoquent les problèmes des artisans et des petits restaurateurs pour crier qu’on veut les égorger !
Les syndicats de médecins libéraux, eux, ont menacé et ils ont obtenu le retrait de l’amendement qui, afin de réaliser quelques économies, prévoyait de fixer les tarifs de certains actes, d’imagerie par exemple, considérés comme des « rentes » par la ministre actuelle de la Santé. C’est d’ailleurs son propre ex-collègue ministre, cardiologue de son état, qui criait à « l’attaque inédite »… Ce renoncement a été acquis en échange du vote d’un amendement augmentant l’ONDAM, l’objectif national des dépenses d’assurance- maladie, de 2,4 % de rallonge prévus à 3 %, afin d’obtenir l’abstention des députés écologistes. On reste bien loin de ce qui permettrait les milliers d’embauches nécessaires dans les hôpitaux, les maternités, les centres de santé !
Le PS, pour prix de son soutien, obtient une chimère d’augmentation de la CSG sur le capital sous le nom de CFA, contribution financière pour l’autonomie. Elle n’égratignera guère les fortunes capitalistes mais viendra s’ajouter à la suspension de la réforme des retraites, gage du vote des députés PS, pour en compenser en partie le coût, paraît-il.
En revanche, pour la population laborieuse, il n’y a rien de bon dans la corbeille de la mariée. Ce budget, pourtant décrié par la droite comme « socialiste », ne contient que des attaques contre les plus pauvres. La taxe de un milliard prévue sur les complémentaires santé ne manquera pas d’être répercutée par celles-ci sur les cotisations ou les remboursements. La baisse de prise en charge des cures thermales et le moindre remboursement des médicaments dits à faible service médical rendu, la limitation de la durée des arrêts maladie, accroîtront les renoncements aux soins.
Et voilà à quel prix est assurée la stabilité gouvernementale, du moins pour quelque temps.