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- Lutte ouvrière n°2939
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Bus FSO – Cergy, Conflans, Achères : la grève continue
Malgré les provocations et les menaces d’expulsion, la grève des dépôts de bus de Saint-Ouen-l’Aumône et de Conflans-Sainte-Honorine de Francilité Seine-et-Oise (FSO), 400 chauffeurs au total, en était à son 21e jour le 27 novembre.
Irritée par la ténacité des grévistes, la direction a monté une véritable provocation vendredi 22. À l’issue d’une réunion avec le médiateur et le syndicat FO, qui dirige la grève, réunion vide de tout contenu de sa part, le directeur s’était tout de même engagé à venir assumer sa position devant les grévistes au piquet. Mais, sorti du dépôt en voiture, il a fait signe qu’il ne s’arrêterait pas, bien sûr sous les huées.
Deux œufs frais ayant atterri sur le pare- brise, la direction a parlé d’une agression, inventé des « individus encagoulés », de l’« essence en feu » et des « menaces physiques ». Le directeur a porté plainte et s’est fait prescrire 21 jours d’arrêt de travail, quand les chauffeurs ont du mal en obtenir trois ou quatre après une agression. Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilité (IDFM) en même temps que de la région, le préfet, et même le ministre des Transports, interpellé à l’Assemblée par un député LFI, ont repris cette version. Lundi 25, dans une déclaration au Parisien, le préfet menaçait même de faire évacuer les piquets par la force.
Pécresse, IDFM, les cars Lacroix-Savac et le fonds d’investissement luxembourgeois Cube, dont FSO est une filiale, sont de connivence. FSO a emporté en janvier 2024 le nouveau marché pour 37 millions d’euros par an pour les deux dépôts, contre 60 millions pour le seul dépôt de Saint-Ouen-l’Aumône auparavant.
Tout le reste en découle. Pécresse se vante de faire des économies, puis aide FSO à maintenir les profits en économisant sur le matériel et les conducteurs. La direction joue donc la montre pour que les accords maison des anciens dépôts tombent en mars, sans accord de substitution. Les services arrière du dépôt ont fondu ou disparu, comme le service qualité qui entretenait sièges, accoudoirs, etc. Le nettoyage des bus est supprimé le week-end, ramené à huit heures en journée en semaine, la maintenance part à vau-l’eau…
Un chauffeur montre dans une vidéo un pneu avec d’énormes crevasses, un autre parle d’une porte qui s’est ouverte d’elle-même en route alors qu’il y avait 100 passagers à bord. Tous dénoncent l’accélération des rotations qui tue temps de repos et de battement, les temps de parcours non révisés depuis des années malgré les ronds-points qui ont fleuri et les zones 30 partout en ville.
Les chauffeurs luttent pour eux-mêmes, mais aussi pour les usagers. Un rassemblement de soutien était prévu le 28 novembre à 16 h 30 devant le dépôt de Saint-Ouen-l’Aumône.