Bus de la RATP : attaques contre les travailleurs20/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2938-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bus de la RATP : attaques contre les travailleurs

Le réseau de la RATP sera progressivement mis en appel d’offres en treize lots. Ainsi le 12 novembre la région Île-de-France, présidée par Pécresse, a annoncé l’attribution des quatre premiers dépôts de bus de la RATP.

Les travailleurs des dépôts de Pleyel, Asnières, et Bords de Marne seront donc transférés d’ici un an dans une filiale de la RATP, et les 350 travailleurs de Bussy-Saint-Martin, en Seine-et-Marne, à Keolis.

La direction dit que les salaires seront maintenus dans le transfert. Mais il n’y aura plus d’augmentation par le passage des échelles et des échelons. Il est même prévu que la rémunération en filiale soit inférieure ; elle serait prétendument compensée par le versement d’une indemnité différentielle calculée par le repreneur, versée à 75 % durant onze mois, puis recalculée le douzième mois. Qui peut croire que cette indemnité entrera dans le calcul de la retraite ? Ou que le repreneur calculera véritablement le manque à gagner ?

Concernant les conditions de travail des travailleurs des bus, la RATP a déjà supprimé six jours de repos et allongé la durée quotidienne de travail de 50 minutes par jour, sans coupure repas, avec des horaires en deux fois sur une amplitude qui atteint 13 heures. Aggraver les conditions de travail pour rentabiliser sera l’objectif des patrons et de leurs filiales, celles de la RATP ou les autres. Les travailleurs des dépôts, conducteurs, mainteneurs, contrôleurs, employés de bureau, s’inquiètent de ces transferts, malgré la propagande de la direction qui dit que tout se passera bien grâce à un « sac à dos social » qui offrirait une garantie de la rémunération et du calcul des retraites, ainsi que le maintien de l’emploi. Mais tout refus de transfert se soldera par un licenciement, assimilé à une démission !

Dans les médias certains, à droite, prétendent que la RATP se sert de l’argent de la région pour investir dans des filiales déficitaires comme à Londres ou Dubaï. D’autres, à gauche, attaquent Pécresse et se prétendent de meilleurs gestionnaires. Mais quand la gauche dirige, comme c’est le cas pour l’agglomération de Lyon, c’est elle qui découpe le réseau TCL en lots, mis en appels d’offres.

Cette prétendue « ouverture à la concurrence » vise à rabaisser les salaires et les conditions de travail et se mènerait même si le réseau n’était pas filialisé. Les 19 000 travailleurs des bus ont les moyens de défendre leurs intérêts s’ils se mobilisent pour leurs revendications, et ils le feront avec plus de force dans le cadre d’un mouvement plus large des travailleurs, attaqués que ce soit dans la fonction publique, à la SNCF, dans les usines ou dans la grande distribution.

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