Notre camarade René Brun10/07/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/07/une_2919-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Les nôtres

Notre camarade René Brun

Notre camarade, René Brun, que nous appelions Volx, est décédé il y a quelques jours des suites de la maladie de Charcot. Il avait 85 ans.

C’est à l’aube de ses 17 ans que René se posa ses premières questions sur l’engagement politique : en février 1956, le socialiste Guy Mollet devenait Président du Conseil sur la promesse d’arrêter la guerre d’Algérie. Au lieu de l’arrêter, il l’intensifia en faisant voter au Parlement les « pouvoirs spéciaux » qui donnaient à l’armée en Algérie des pouvoirs de police étendus avec des tribunaux militaires. Les 146 députés du Parti communiste votèrent cette loi qui fit passer les effectifs militaires en Algérie de 200 000 en février à 400 000 en juillet. La décision de Guy Mollet provoqua des vagues de protestations, de désertions, des blocages de convois d’appelés partant pour l’Algérie.

Cette même année 1956, les chars russes écrasaient l’insurrection ouvrière en Hongrie. Au même moment, les armées française, anglaise et israélienne lançaient une attaque sur l’Égypte de Nasser qui avait décrété la nationalisation du canal de Suez.

Alors dans la jeunesse, les interrogations étaient fortes ! S’engager ? Oui, mais pas au PS, bien sûr, et pas au PCF qui était disqualifié pour avoir voté les pouvoirs spéciaux. Ce fut pendant ses études à Dijon que René rencontra les militants d’un tout petit groupe : Voix Ouvrière, qui proclamait qu’il fallait reconstruire un parti ouvrier communiste, débarrassé de sa caricature stalinienne.

René consacra dès lors sa vie à construire ce parti ouvrier révolutionnaire, à Dijon d’abord, puis à Roanne, Grenoble et Lyon où il s’installa finalement. Ces dernières années, même diminué par la maladie, il a continué à venir discuter avec les travailleurs devant les ateliers SNCF où il diffusait le bulletin Lutte ouvrière. Jusqu’au bout, il a tenu à affirmer son engagement, comme lors du meeting de Nathalie Arthaud le 5 juin à Lyon.

René, notre camarade, notre ami, nous avons été nombreux à vouloir te donner un dernier salut, aux côtés de ta famille, pour ces valeurs d’humanité qui t’ont animé pendant toute ta vie.

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