Notre camarade René Marmaros29/10/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/10/une_2987-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Les nôtres

Notre camarade René Marmaros

Notre camarade René, que nous appelions Moutard ou Jean-Pierre Vial de son nom de plume, est décédé mercredi 22 octobre, entouré de ses proches et camarades. Il avait 88 ans et luttait depuis des années contre de graves problèmes de santé.

René est né en 1937 dans une famille juive non pratiquante. Son père disparut, probablement déporté à Auschwitz, alors que lui-même était caché en Bretagne. Lycéen à Paris, au lycée Charlemagne, il s’engagea à 14 ans, dans l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF), nom de l’organisation de jeunesse du Parti communiste de l’époque, qui reflétait bien sa politique de collaboration de classe. Et comme bien d’autres jeunes, René voyait alors en l’URSS de Staline la force qui avait libéré l’Europe du nazisme.

C’est au contact d’un jeune, alors membre de l’Hashomer Hatzaïr, une organisation sioniste de gauche, que notre camarade découvrit le courant trotskyste et la trahison des idées communistes par le stalinisme. Il expliquait que c’était la lecture d’anciens numéros de L’Humanité, affichant des mots d’ordre comme « à chacun son boche » et des commentaires haineux sur les prisonniers de guerre allemands, tous assimilés à des bourreaux nazis, qui l’avait particulièrement touché et convaincu de se tourner vers les idées trotskystes.

Il engagea alors le combat qu’il allait poursuivre toute sa vie, s’opposant à l’hégémonie stalinienne. Il recruta d’autres jeunes, grâce auxquels Voix ouvrière, qui deviendra ensuite Lutte ouvrière, put se développer. René fut l’un des camarades qui contribua au développement de l’organisation en province, notamment dans la région de Nantes, et en particulier aux Chantiers de Saint-Nazaire.

Dirigeant de notre organisation, René avait à cœur de transmettre une expérience qu’il avait lui-même vécue, construite au fil de périodes aussi diverses que la guerre d’Algérie, la grève de Mai 1968 ou celle des illusions semées par l’Union de la gauche. Qu’il s’agisse de discuter du contenu d’un exposé marxiste ou de la nécessité de mobiliser toutes les énergies pour mener à bien une tâche militante, René était sur le pont, pour entraîner et convaincre.

Amateur de football et de musique, d’opéra en particulier, amoureux de la Bretagne et danseur averti dans les fest- noz, René mettait la même énergie à convaincre de la beauté d’une aria ou d’une passe décisive sur un terrain de foot.

Jusqu’au dernier moment, il a eu le souci de transmettre les idées, de discuter de l’époque que nous vivons et de notre travail de militants. Forts de cette transmission, nous saluons notre camarade et continuons son combat.

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