Canadair : pour le gouvernement, il n’y a pas le feu28/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2926-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Canadair : pour le gouvernement, il n’y a pas le feu

4 000 hectares brûlés, des vacanciers évacués en catastrophe de leur camping, onze blessés légers… et toujours pas assez de Canadair pour lutter contre les incendies.

Sur le papier, la flotte de Canadair compte aujourd’hui douze appareils, effectif purement théorique. Le secrétaire général du Syndicat national du personnel navigant de l’aéronautique civile dénonce le fait que seuls six d’entre eux sont opérationnels, ce chiffre pouvant tomber certains jours à deux. L’efficacité de la lutte contre les incendies en est diminuée d’autant, les Canadair étant censés intervenir par des allers-retours ininterrompus entre le plan d’eau où ils se chargent et le front de l’incendie.

Les autres avions sont en maintenance, une opération d’autant plus fréquente que ces appareils ont au minimum 23 ans. Ces passages en révision se font attendre et rendent les appareils indisponibles pour une longue durée. L’entreprise privée à laquelle l’aviation civile confie l’opération refuse en effet d’embaucher le personnel nécessaire. Le manque de Canadair et leur âge canonique sont aussi lourds de risques pour les pilotes.

En 2022, Emmanuel Macron avait promis de renouveler la flotte de Canadair d’ici 2027. C’étaient des paroles en l’air, destinées à éteindre, sinon les incendies, du moins l’émotion provoquée par ceux de cette année-là en Gironde. Mais la direction de l’aviation civile a de son côté déclaré que les deux premiers avions ne seraient livrés au mieux qu’en 2028.

Quand il s’agit de produire des avions de guerre autrement coûteux, le gouvernement sait programmer bien à l’avance le renouvellement des flottes, et la maintenance est assurée pour que les appareils puissent décoller à la minute en nombre suffisant. Mais pour protéger la population des incendies, il se contente de déclarer une alerte rouge et de se féliciter, comme le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu à Frontignan, d’un « été plutôt clément ».

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