- Accueil
- Lutte ouvrière n°2945
- Casino : gros et petits patrons voyous
Dans les entreprises
Casino : gros et petits patrons voyous
Une trentaine de salariés de six supérettes Leader Price ou Spar ne sont plus payés depuis plusieurs mois. Leur patronne, qui a racheté ces magasins au groupe Casino à l’été 2024, est paraît-il introuvable.
Leader Price appartenait au groupe Casino. Plus de 500 magasins ont été vendus et sont passés sous enseigne Aldi en 2020. Six magasins répartis dans cinq départements ont été rachetés pour un euro symbolique par une patronne qui s’était engagée à les exploiter en franchise sous la marque Leader Price, gardant Casino comme fournisseur. Mais curieusement, elle a laissé tous les magasins péricliter. Très rapidement, ils n’ont pas été réapprovisionnés, les rayons se sont vidés, et les clients ne sont plus venus. Au fil des mois, les salariés ont été payés avec de plus en plus de retard, et depuis septembre ou octobre ils se retrouvent sans salaire. Mais ils ne peuvent pas toucher le chômage puisqu’ils ne sont pas licenciés. Certains sont en maladie, mais ne touchent pas d’indemnités journalières car la patronne n’a pas envoyé d’attestations de salaire à la Sécurité sociale.
Elle a donc acheté pour quelques euros des magasins qui détenaient chacun plusieurs centaines de milliers d’euros de marchandises en réserve, elle a laissé le stock se vider et a récupéré le bénéfice des ventes. La société qu’elle dirige, HGC (Hestia Global Consulting), aurait un capital de 1 000 euros seulement, et certains magasins, un capital réduit à 200 euros.
Le groupe Casino est le fournisseur unique de ces six boutiques. Il ne pouvait pas ignorer le peu d’importance que la repreneuse accordait au fonctionnement des magasins et à leur avenir.
Casino a par ailleurs vendu plus de 400 hypers et supermarchés à Intermarché, Auchan et Carrefour. Des centaines de millions d’euros sont à cette occasion rentrés sur les comptes des nouveaux propriétaires de Casino, les milliardaires Kretinsky et Ladret de la Charrière. Ceux-ci sont aujourd’hui tout autant responsables de la situation dans laquelle cette opération a mis les salariés de Leader Price. C’est donc à eux aussi de payer les salaires dus aux travailleurs.