CGI – Le Haillan : une direction aux préjugés crasseux27/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2939-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CGI – Le Haillan : une direction aux préjugés crasseux

Dimanche 17 novembre, des gens du voyage, chassés de l’endroit qu’ils occupaient précédemment, ont installé une quinzaine de caravanes au fond du parking de CGI, au Haillan près de Bordeaux, pour avoir accès à des choses aussi vitales pour eux et leurs enfants que l’électricité et un point d’eau.

CGI est une multinationale assurant des prestations informatiques pour le compte de grands groupes, et emploie un millier de personnes sur ce site.

Dès le lendemain de cette installation, ses dirigeants ont sonné le branle-bas de combat et adressé à tous les salariés une communication aux relents racistes, reprenant les préjugés crasseux les plus courants. Par exemple, ils recommandaient aux travailleurs de se garer le plus loin possible, de ne rien laisser de visible dans les voitures, d’attacher solidement les vélos et d’éviter tout contact avec les gens du voyage.

Ce mail a provoqué de nombreuses discussions parmi les salariés dont une grande part a été choquée, à juste titre, par la réaction de la direction. Mais celle-ci a aussi généré des réflexions racistes. Loin de calmer le jeu, un deuxième mail de la direction, le même jour, allait encore plus loin en annonçant l’arrivée d’un maître-chien et proposant aux salariés d’être accompagnés d’agents de sécurité pour quitter le site.

L’un des arguments contre les gens du voyage portait sur le caractère privé du parking et l’utilisation de l’eau et de l’électricité, avec l’idée que ce n’était pas à CGI de payer. Mais CGI a touché des millions d’aides de l’État, autant d’argent qui aurait été mieux utilisé pour aménager des terrains d’accueil pour les gens du voyage, comme il en manque partout dans le pays. La politique de l’État et du patronat encourage les préjugés racistes et une entreprise comme CGI n’a pas laissé passer l’occasion d’y contribuer. Heureusement, les travailleurs de l’entreprise, eux, ont très majoritairement montré qu’ils rejetaient ce discours.

Partager