L’usine emploie 135 salariés qui y produisent chaque année 650 000 tonnes de clinker, l’élément de base du ciment. Cette production est polluante : l’usine consomme 400 000 m3 d’eau par an. Elle émet officiellement 600 000 tonnes de CO2, également beaucoup d’oxyde d’azote et d’oxyde de souffre.

Après avoir pollué pendant des dizaines d’années, les patrons d’Eqiom vont toucher des centaines de millions d’argent public au nom de la « transition écologique ». En juillet 2022, l’Union européenne a signé un chèque de 150 millions d’euros et cette année, c’est l’État français qui a versé 40 millions d’euros supplémentaires. Officiellement, cet argent devrait servir à la construction d’un nouveau four, pour la production d’un ciment que les patrons promettent « décarboné ». Qu’importe si les technologies pour produire du clinker, en se passant de la consommation d’énergies fossiles, ne sont toujours pas au point. Ce qui est sûr, c’est que le nouveau four permettra de doubler la production du site.

Au nom de l’écologie toujours, l’Union européenne a aussi mis sur la table 160 millions d’euros pour financer un projet dirigé par Air Liquide implanté à Dunkerque. Ce projet vise à enfouir sous la mer du Nord une partie du CO₂ produit par la cimenterie de Lumbres.

L’État arrose les capitalistes d’argent public pour leur assurer des profits… en béton !