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Leur société
Collectivités locales : dotations réduites aux dépens de la population
Le gouvernement prévoit de demander aux communes, départements et régions, de faire 4,7 milliards d’euros d’économies, soit deux fois plus que l’année passée.
Mais pour André Laignel, vice-président délégué de l’Association des maires de France, le plan d’économies imposées pourrait frôler les huit milliards.
Selon les propos de l’élu dans le journal L’Humanité, le gouvernement n’aurait pas compté certaines coupes demandées aux collectivités locales dans les crédits destinés à des mesures écologiques (500 millions supprimés), à l’agence de l’eau (90 millions en moins), à l’Agence nationale de l’habitat (700 millions), etc. Il « oublierait » aussi la hausse des cotisations dues par les employeurs publics sur les retraites des fonctionnaires territoriaux. Cela représente autant de ponctions sur les budgets locaux.
Depuis plusieurs années, des maires de différentes couleurs politiques dénoncent les ponctions de l’État et les conséquences sur les équipements de leur ville : en juin 2025, des maires du Val-de-Marne ont dénoncé collectivement ce procédé : l’élue LR de Limeil-Brévannes avait dû couper le chauffage dans les gymnases en plein hiver, celui du Kremlin-Bicêtre (PS) expliquait que l’apprentissage obligatoire de la natation pour les enfants n’était pas compensé financièrement. La maire de Gentilly (DVG) se demandait si elle devrait mettre fin dans les écoles à l’accueil dès 7 heures des enfants dont les parents travaillent tôt. Le maire (PCF) d’Allonnes, dans la Sarthe, lui, a calculé que le futur plan imposé par l’État priverait sa commune de 500 000 euros sur un budget de 19 millions, alors que la pauvreté n’a pas baissé et que les dépenses de fonctionnement ont augmenté.
De plus en plus, l’État a la main sur les finances locales ; il a supprimé la taxe professionnelle payée par les entreprises, puis en 2023 la taxe d’habitation que percevaient les communes en leur promettant une compensation bien inférieure à ce qu’elles perdaient.
Cet appauvrissement se traduit sur le terrain par une hausse des tarifs de certains services, par exemple l’enlèvement des déchets, ou par un manque d’équipements sportifs ou culturels, de crèches, d’écoles, finalement de tout ce qui est utile à la population.