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Leur société
Collectivités locales : l’austérité, c’est toujours pour les pauvres
Dans son projet de loi de finances (PLF) qui prévoit 60 milliards d’euros d’économies pour 2025, le gouvernement Barnier avait annoncé 5 milliards de coupes budgétaires pour les collectivités locales.
Cela a provoqué une levée de boucliers de la part d’élus régionaux et départementaux. Cela fait des années que l’État se décharge de dépenses importantes sur les collectivités. Tout ce qui est utile à la population, et qui dépend des collectivités locales, serait donc visé par cette nouvelle cure d’austérité. Sans surprise, le PLF du gouvernement Barnier pour 2025 s’attaque aux conditions de vie déjà dégradées des familles populaires.
Mais la dénonciation de ces économies devient hypocrite et même odieuse quand on voit de qui elle émane et la forme qu’elle prend. Le 14 novembre, les présidents des départements de droite et du centre ont déclaré que, sans révision du budget 2025, ils ne verseraient plus le revenu de solidarité active (RSA) et ne prendraient plus en charge de nouveaux mineurs non accompagnés (MNA). Ils font mine de s’opposer aux coupes budgétaires alors qu’ils en ont été de farouches défenseurs sous Sarkozy et que ce sont des ministres de leurs partis politiques (LR et centre) qui constituent le gouvernement de Barnier, Premier ministre LR de Macron. Enfin, pour protester, ils prévoient de s’attaquer aux travailleurs pauvres et aux jeunes immigrés, mais jamais au patronat qui perçoit des millions sous forme de subventions et d’exonérations fiscales de la part des départements. Une trentaine de présidents de départements de gauche se sont aussi indignés des réductions budgétaires prévues. Mais la gauche au pouvoir sous Hollande a elle-même sabré 10 milliards d’euros dans le budget des collectivités locales entre 2014 et 2017.
Face à cette fronde des présidents de départements, Barnier a déjà annoncé que les économies allaient être révisées. Les marchandages se poursuivent donc : ce sont 2 ou 3 milliards d’euros de coupes budgétaires, plutôt que 5, qui seraient envisagés.
Mais tous ces responsables, qui gouvernent ensemble ou en alternance, sont d’accord quand il s’agit de faire payer leurs économies aux travailleurs et de garantir les intérêts du patronat et des plus riches, à l’échelon national comme local.