Or, à la rentrée 2024, tout a changé, et cela concerne aussi deux autres collèges de La Chapelle-Saint-Luc, commune limitrophe : le collège Langevin serait délocalisé pendant deux ans, le personnel et les élèves éparpillés dans ces collèges, pourtant en réseau d’éducation prioritaire ! Mais le personnel et les parents d’élèves, tenus à l’écart des discussions, ont refusé d’être mis devant le fait accompli alors que ce projet dégraderait les conditions d’accueil des élèves et les conditions de travail dans les trois établissements.

Jeudi 26 septembre, le président du département et l’inspectrice de l’Éducation nationale se sont retrouvés face au personnel de Langevin, habillé de noir avec des pancartes NON et réclamant des explications. La présentation du projet a été empêchée et s’est transformée en un vif débat. Tout le monde a compris que le département avait décidé d’économiser plusieurs millions sur les 38 millions du projet, au nom des difficultés des collectivités locales. Cyniquement, il semble compter sur le départ de dizaines de familles vers des établissements privés. La réunion s’est conclue sur le regret hypocrite de l’inspectrice parlant de « refus du dialogue social. »

Le personnel de Langevin a alors retrouvé des parents d’élèves et des collègues des deux autres collèges. Ils se sont invités à la réunion suivante destinée uniquement aux parents, pour faire entendre à nouveau leurs protestations.

Le lendemain, le président du conseil départemental a annoncé prudemment l’ajournement du projet pour que « cette opération se fasse dans un climat apaisé et constructif. » Ces décideurs ont compris qu’ils devraient compter avec la mobilisation du personnel et des parents d’élèves pour la reconstruction du collège.