Contrats de cadres pour les JO : médaille d’or de l’exploitation13/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2924-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Contrats de cadres pour les JO : médaille d’or de l’exploitation

L’organisation des JO à Paris a nécessité un grand travail de gestion, de planification, de transports, de logistique. Pour ce faire, des milliers de travailleurs ont été embauchés, en intérim ou en CDD et 45 000 bénévoles ont été recrutés. Et pour leurs conditions de travail cela n’a pas été la fête !

Pour chaque épreuve, chaque match, chaque rencontre, des milliers de travailleurs ont dû installer les infrastructures, les déplacer en fonction des besoins, nettoyer et préparer l’accueil du public, puis ensuite entretenir les installations, ranger, préparer la suite. Pour gérer ce travail, des cadres ont été embauchés avec un contrat appelé « convention individuelle de forfait en jours » qui permet de les faire travailler sans limite d’heures.

Ce type de contrat a été inventé par le gouvernement de la gauche plurielle, de Lionel Jospin en 2000. Il donne aux patrons une possibilité de contourner la loi sur le temps de travail maximum et les heures supplémentaires, principalement pour les cadres. En effet le temps de travail n’est plus compté en heures mais en jours - maximum 218 par an-, sans que soit défini le nombre d’heures de travail dans une seule journée. Fini donc le paiement des heures supplémentaires et finies les 35 heures, le tout au plus grand bénéfice des patrons.

Le comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris (Cojop) a donc choisi ce type de contrats pour les cadres qu’il embauchait. Comme les JO ne durent pas plus de quelques semaines en tout, la limite des 218 jours par an était sans importance. En revanche, il a été possible de recruter moins de cadres que nécessaire et d’en faire travailler certains plus de quinze heures par jour, tous les jours de la compétition, sans même déroger à la loi !

Pour cacher l’exploitation et faire croire à la « magie » des JO, une charte sociale avait été signée entre le Cojop et les organisations syndicales et patronales en juin 2018. Et un « comité de suivi de la charte sociale » a été créé, coprésidé par Bernard Thibault, ancien secrétaire de la CGT. Associer cet ancien dirigeant syndical visait à donner une caution sociale à toute cette entreprise. La preuve, il n’a rien trouvé à dire, ni à l’exploitation de travailleurs sans papiers par les entreprises du bâtiment qui ont bénéficié des contrats pour les JO ni à cette exploitation des cadres durant les Jeux eux- mêmes.

La CGT de Seine-Saint-Denis demande maintenant des négociations sur le sujet. Pourvu qu’elle ne demande pas un comité de suivi à Bernard Thibault…

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