Contre tous ceux qui divisent les travailleurs : la liste Lutteouvrière05/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2914-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Européennes

Contre tous ceux qui divisent les travailleurs : la liste Lutteouvrière

Quelques jours avant le scrutin du 9 juin pour les élections européennes les instituts de sondage donnaient Bardella et le Rassemblement national largement en tête, au-delà des 30 % des suffrages exprimés.

Pour en arriver là, le parti de la famille Le Pen n’aura eu besoin que de patience et de taper sur un seul clou, l’immigration, coupable de tous les péchés, explication de tous les déficits, cause de tous les maux. Cela va contre l’évidence : les immigrés, avec ou sans papiers, et leurs enfants forment une bonne partie de la classe ouvrière de ce pays, particulièrement dans les métiers les plus pénibles et les moins payés. Ils contribuent d’une façon essentielle à la richesse du pays y compris des patrons et de leur État. Ils font aussi fonctionner nombre de services indispensables comme le nettoyage, les soins aux malades et aux personnes âgées, la restauration, les livraisons, etc.

Mais qu’importe la réalité, la droite dite républicaine, les macronistes, le PS au gouvernement ont tous trouvé pratique d’entonner la chanson xénophobe, pourrissant l’atmosphère et donnant ainsi raison au RN. Ainsi, depuis maintenant des années, l’équation immigration égale délinquance est devenue une évidence pour une grande partie des médias et du corps politique. On oublie ainsi facilement que la véritable équation, connue depuis toujours, c’est pauvreté, inculture, oppression, misère, mépris égalent superstitions, délinquance, violences, trafics, prostitution… Et on dédouane ainsi les puissants et leurs gouvernements qui enfoncent sciemment une partie de la population dans la misère.

D’autre part, la succession au pouvoir des équipes politiques, de la gauche à la droite et retour, la constatation qu’elles menaient toutes une politique antipopulaire, a ouvert un boulevard au RN, avec un seul argument : nous n’avons pris aucune part à votre malheur puisque vous ne nous avez pas encore essayés. Approchant des responsabilités Le Pen n’a eu besoin que de polir un peu son langage en gommant tout son vocabulaire anti-européen qui pouvait déplaire au grand patronat, échaudé par l’exemple britannique et qui tient au grand marché.

Enfin la percée indéniable du vote RN dans les quartiers populaires est strictement parallèle au recul des idées et des militants des organisations ouvrières. Les grandes organisations politiques et syndicales, notamment le PCF, la CGT et les associations qui leur étaient liées, ont systématiquement scié la branche sur laquelle elles s’étaient construites des décennies durant. La défense de « l’intérêt national », le fait de voir des ennemis dans les travailleurs des autres pays, de défendre « notre industrie », « notre » agriculture, « notre » savoir- faire a pavé le chemin, depuis des dizaines d’années, aux propos lepénistes. Les illusions électorales savamment entretenues par les bonimenteurs de gauche ont désormais été remplacées par d’autres illusions, faisant passer par- dessus bord les organisations ouvrières, l’activité militante, la solidarité remplacées par la xénophobie, le chauvinisme, le chacun pour soi élevés au rang d’une religion.

La réalité est plus forte que tous les discours politiques, même s’ils saturent les ondes. Si elle retrouve le chemin de la lutte, ce que l’exploitation la contraindra inévitablement à faire, la classe ouvrière retrouvera du même coup son unité. On verra alors, dans les faits, que les seuls étrangers à combattre sont les exploiteurs et que la classe ouvrière est une et internationale. Cela ne peut pas se faire sur le terrain électoral, il y faudra des luttes et un parti réellement communiste et révolutionnaire, mais chaque voix pour la liste Lutte ouvrière - Le camp des travailleurs sera un pas pour aider à le construire.

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