Crises alimentaires : ceux qui en profitent24/07/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/07/une_2921-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C3%2C1281%2C1663_crop_detail.jpg

Dans le monde

Crises alimentaires : ceux qui en profitent

Dans son Rapport mondial sur les crises alimentaires, publié en avril 2024, l’Unicef indique que 300 millions d’êtres humains, dans 59 pays, souffraient de malnutrition aiguë en 2023, soit 25 millions de plus qu’en 2022.

La plupart d’entre eux vivent dans des pays ravagés par la guerre et, remarque l’Unicef, le plus gros contingent de nouveaux affamés, cette année, vit dans Gaza bombardée et au Soudan en proie aux affrontements de bandes armées. Mais il n’y a pas que ces circonstances qualifiées d’exceptionnelles alors même que leur fréquence et leur durée font qu’elles deviennent le quotidien d’une fraction de plus en plus conséquente de l’humanité. Il y a aussi le pur jeu du marché. L’Unicef dénombre 21 pays et 75 millions d’affamés faute de capacité à acheter des céréales.

Un autre rapport, publié par le quotidien Le Monde du 21 juillet, montre que cinq sociétés contrôlent 80 % du commerce mondial des céréales. Cargill est la plus puissante avec 160 milliards de dollars de chiffre d’affaires, suivie de Bunge, ADM et LDC, dont le chiffre d’affaires se situe entre 50 et 60 milliards. Les trois premières sont américaines, la dernière européenne. Enfin Cofco est une entreprise d’État chinoise, à l’échelle d’un pays parmi les plus peuplés, et le premier importateur de céréales au monde. Les quatre sociétés occidentales ont vu leurs bénéfices de 2022 augmenter de 200 à 300 % par rapport à la moyenne de ceux réalisés entre 2016 et 2020. Les fortunes de leurs actionnaires, quelques familles bien connues, ont progressé d’autant. Ce serait le résultat de la spéculation, des situations de guerre et, tout simplement, la conséquence du monopole de fait de ces quelques sociétés géantes, soit, en langage officiel, une réussite du capitalisme.

Le lien entre cette richesse fabuleuse et cette pauvreté sans nom est évident pour les 75 millions de personnes affamées. Il l’est aussi pour les autres, victimes des guerres de cette année et de celles qui s’annoncent, conséquences du maintien de la domination de l’impérialisme sur la planète au profit de grandes sociétés comme Cargill et de ses semblables.

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