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- Lutte ouvrière n°2958
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Dans les entreprises
Dassault – Cergy : on bosse ensemble, luttons ensemble
Près de 200 travailleurs ont débrayé début avril à l’usine Dassault de Cergy, dans le Val-d’Oise. Selon les syndicats, ils ont été près de 2 000 à faire de même, sur l’ensemble des usines, et 500 sur le seul site de Mérignac.
Ce mouvement fait suite à l’annonce d’une augmentation de salaire inférieure à 2 %, alors que les actionnaires, c’est-à-dire la famille Dassault pour l’essentiel, se partagent un milliard d’euros de dividendes. Et comme ils n’en ont jamais assez, le PDG annonçait dans la foulée la diminution prochaine des sommes versées au titre de la participation. Cette mesure n’a fait qu’amplifier le mécontentement des travailleurs, quelques ingénieurs du bureau d’étude de Saint-Cloud se joignant même, de façon tout à fait inhabituelle, à la protestation.
À Cergy, les travailleurs sous contrat Dassault représentent moins de 50 % de l’effectif de l’usine, laquelle en compte plus de 1 300 au total. La direction veille en effet à faire intervenir sur le site près d’une dizaine d’entreprises dites prestataires, dont Safran et Potez, lesquelles, tout comme Dassault, utilisent à tour de bras les contrats d’intérim. Cette stratégie vise à éviter que ceux qui travaillent ensemble sur les mêmes avions ne défendent ensemble leurs intérêts. Mais ce n’est pas gagné pour la direction.
En effet, les gestes de solidarité ne font pas défaut de la part de beaucoup de ces travailleurs durant les débrayages : les pauses cigarette s’enchaînent tandis que d’autres veillent à siroter un café, voire deux, et que la majorité ne montre guère de cœur à l’ouvrage : preuve qu’il serait possible de donner une perspective de lutte collective. D’autant que, par exemple, les travailleurs de Safran enchaînent dans le même temps les débrayages pour les salaires sur plusieurs sites du groupe.
Pour autant, les syndicats de Dassault, CGT comme CFDT, se gardent bien d’offrir une telle perspective d’ensemble : ils ignorent ainsi superbement plus de la moitié des travailleurs, lesquels ne pourraient que renforcer la confiance en une lutte commune afin de se donner les moyens de faire reculer Dassault de façon significative.