Depakine : Sanofi condamné11/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2928-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Depakine : Sanofi condamné

Le laboratoire Sanofi a été condamné, après douze années de procédure, à verser près de 285 000 euros d’indemnités à une malade qui avait utilisé la Depakine et à ses deux enfants.

Ce médicament, commercialisé depuis 1967 pour traiter les malades épileptiques, s’est révélé responsable de malformations congénitales et de troubles neurologiques chez des milliers d’enfants dont la mère a utilisé ce produit au cours de sa grossesse. Le tribunal a estimé que Sanofi « le savait défectueux ».

Ce n’est pas la première fois que Sanofi est ainsi condamné à verser des indemnités aux malades : ce fut le cas en 2017 à Orléans, pour une somme de 3 millions d’euros, et en 2019 pour 2 millions d’euros. Mais chaque fois, Sanofi et son armée d’avocats avaient réussi à ne pas verser un centime. À Orléans, le jugement de 2017 avait été cassé pour une question de forme, et le trust qui annonçait avoir fait près de 8 milliards d’euros de bénéfices en 2018 n’avait pas déboursé un centime. Pourtant les chiffres sont terrifiants : entre 16 000 et 30 000 enfants sont nés avec des malformations, entre 2 100 et 4 100 avec des malformations graves.

Dans le procès qui vient de se conclure, Sanofi avait tenté une énième manœuvre en invoquant la prescription des faits au-delà de dix ans. Le tribunal ayant rejeté cet argument fallacieux, de nombreuses familles ont pu déposer plainte à leur tour sans risquer d’être déboutées pour des faits remontant à plus de dix ans.

Faire payer ces millions d’euros d’indemnités à Sanofi nécessitera une lutte, car jusqu’à présent le laboratoire a presque toujours refusé de payer, laissant le soin à l’État via l’Oniam (Office national d’indemnisation des accidents médicaux) de le faire.

Sanofi n’est d’ailleurs bien sûr pas le seul laboratoire à agir de la sorte : Servier avait fait de même après sa condamnation pour le Mediator.

Pour ces trusts riches à milliards, les médicaments sont des poules aux œufs d’or et s’ils se révèlent dangereux, il n’est pas question de toucher à leurs profits.

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