Dette de l’État : bombe à retardement05/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2914-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Dette de l’État : bombe à retardement

L’agence de notation internationale Standard & Poor’s vient d’abaisser la note de la dette française de AA à AA-.

Cela aura sans doute peu d’incidence, les banques et les fonds spéculatifs ne semblant pas considérer cette annonce comme décisive. Mais cela rappelle que la dette des États pourrait être à tout moment la source d’une crise financière majeure.

Tous les États sont considérablement endettés. La dette de la France dépasse les 3 000 milliards d’euros. Quand les politiciens de la bourgeoisie parlent de cette dette, ils la présentent de façon mensongère. À les entendre, elle devrait être à la charge de toute la population.

En réalité, l’immense majorité des capitaux empruntés par l’État aux grands groupes financiers capitalistes privés sont utilisés, non pas pour le fonctionnement des services publics utiles à la population, mais pour subventionner et aider les industriels et la classe capitaliste en général.

En même temps, la dette est un objet de spéculation pour cette même classe bourgeoise. Quand un État semble capable de rembourser sa dette sans trop de problème, celle-ci apparaît aux yeux des spéculateurs comme un placement sans trop de risque. Par contre, quand un État, pour une raison ou une autre, apparaît en difficulté financière, sa dette publique peut devenir la source d’une spéculation ahurissante.

Il faut se rappeler comment, il y a quinze ans, la dette de l’État grec a atteint des sommets et cet État surendetté est devenu la victime du cercle vicieux de la spéculation elle-même. Les spéculateurs ont fait augmenter considérablement les taux d’intérêts des nouveaux emprunts faits pour rembourser les anciens. Plus ces taux augmentaient, plus la spéculation s’emballait et plus l’État grec se retrouvait étranglé et les services publics paralysés.

À l’époque, les agences de notation avaient été accusées et présentées comme responsables du déclenchement de la spéculation. C’était leur donner beaucoup d’importance, car le problème est d’abord dans le fait que la finance mondiale peut s’emballer du jour au lendemain, sans qu’aucune autorité étatique ait les moyens de la contrôler. En plus de menacer le monde d’une guerre généralisée, l’économie capitaliste menace en permanence la société d’un krach financier mondial.

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