Domo – Saint-Fons : contre les licenciements26/03/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/03/P14-1_Le_13_mars_Domo_Belle-Etoile_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Domo – Saint-Fons : contre les licenciements

Lundi 10 mars, la direction de l’usine chimique Domo Belle-Étoile (ex-Solvay de Saint-Fons dans le Rhône), qui fabrique des polymères polyamides pour l’industrie, a annoncé la fermeture définitive à brève échéance des ateliers de la partie nord de l’usine.

Illustration - contre les licenciements

La partie menacée transforme des matières premières pour la fabrication des poudres à mouler du sud de l’usine. Sa fermeture revient à supprimer plus de 150 emplois dans une entreprise qui regroupe 550 travailleurs, auxquels il faut ajouter ceux de la sous- traitance : dans un premier temps, au moins une vingtaine sont directement menacés, de Socorail, KS Service, Secauto, Fouré-Lagadec, et d’autres entreprises encore.

Les patrons justifient cette attaque de grande ampleur par de prétendues « surcapacités actuelles de production » : quand les commandes baissent, au lieu de répartir entre tous la charge de travail afin d’en profiter pour travailler un peu moins, ils préfèrent priver des familles ouvrières de leur gagne-pain.

L’autre prétexte est le coût des matières premières et de l’énergie, qui s’est envolé en Europe depuis la guerre en Ukraine : dans la guerre économique entre les capitalistes de la chimie à l’échelle mondiale, les usines européennes sont jugées trop peu compétitives par leurs actionnaires, et les travailleurs sont la « variable d’ajustement ». Ceux de Belle-Etoile ont pourtant sué des profits pour enrichir diverses familles bourgeoises, depuis l’époque de Rhône-Poulenc puis Rhodia, avant que l’usine passe à famille belge Solvay puis aujourd’hui à la famille De Clerck.

Depuis l’annonce de ce plan, deux assemblées générales ont eu lieu devant l’usine, appelées par des salariés et les syndicats CGT et CFDT. Elles ont rassemblé 130 puis 170 personnes : des travailleurs postés des ateliers concernés, mais aussi de la partie sud de l’usine, des travailleurs en journée des équipes techniques, de la logistique, ainsi que des salariés des bureaux et des commerciaux.

L’inquiétude et le dégoût dominent, et pour certains la colère, contre cette direction qui préparait depuis des mois la fermeture des installations, tout en laissant les travailleurs s’échiner à préparer les arrêts techniques programmés pour cet été. Malgré des rumeurs, chacun pensait que la direction ne pouvait pas arrêter ces installations au vu des dépenses déjà engagées pour leur rénovation et cette annonce brutale a été un choc pour beaucoup. Certains expriment la volonté de ne pas se laisser diviser, alors que la hiérarchie commence à donner la liste des postes supprimés. D’autres réfléchissent à la manière d’organiser la riposte.

Tous ont décidé de se voir régulièrement en assemblée générale et de manifester vendredi 28 mars devant la salle de réunion où la direction reçoit les syndicats pour ce qu’elle présente comme la première réunion de négociation.

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