Une dure épreuve pour les travailleurs15/05/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/05/P16-3_QR_code_JO_ok_lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

Une dure épreuve pour les travailleurs

Du 18 juillet au 11 août et du 28 août au 11 septembre, Paris sera découpée en quatre zones au sein desquelles circuler en voiture – ou même à pied – nécessitera l’obtention d’une accréditation délivrée sous forme de QR code par les services du ministère de l’Intérieur.

Illustration - Une dure épreuve pour les travailleurs

Seuls les détenteurs d’un billet et les personnes travaillant directement pour les JO pourront accéder aux zones grises. Un QR code sera exigé des piétons et des cyclistes en zone noire et la circulation des engins motorisés interdite, les conducteurs devant présenter un QR code pour entrer en zone rouge ou bleue.

Pour ne rien arranger, la délimitation des zones variera au fil du temps : par exemple, la capitale sera coupée en deux jusqu’au 26 juillet, seuls quelques ponts restés ouverts permettant de traverser la zone interdite. La durée de validité de l’autorisation sera variable, elle aussi : une seule demande suffira pour les riverains, mais les travailleurs circulant en zone bleue devront en refaire une chaque jour.

Entre démarches supplémentaires et difficultés de transport, la gêne occasionnée promet d’être importante pour les travailleurs, aggravée éventuellement par des problèmes techniques et des refus. La délivrance du QR code sera en effet précédée d’une enquête administrative dite de criblage, consistant à éplucher des dossiers établis par l’État en surveillant la population, qui peuvent comprendre plusieurs millions de fiches : le dossier Traitement d’antécédents judiciaires regrouperait 20 millions de fiches concernant des personnes condamnées ou ayant témoigné. Darmanin prétend d’ailleurs que près d’un million de personnes devant participer aux Jeux (agents de sécurité, bénévoles…) auront été criblées avant toute demande.

Pour l’accès au périmètre de sécurité de la cérémonie d’ouverture, la réponse prendra quelques jours selon le préfet, et serait ensuite quasi-instantanée pour les zones rouges. La décision sera peut-être prise automatiquement, mais selon quels critères ? Pourra-t-on la contester, et combien de temps cela prendrait-il ?

Médias et commentateurs se focalisent sur les problèmes que ces mesures posent aux patrons petits et grands : pourront-ils recevoir leurs marchandises, les promeneurs parviendront- ils jusqu’à leurs terrasses ?

Mais elles laissent surtout présager bien des difficultés pour les vendeurs, livreurs à scooter, cuisiniers, ouvriers du nettoyage, tous ceux qui sont dans l’impossibilité de télétravailler… et une pression supplémentaire pour les nombreux sans-papiers exploités dans ces secteurs, obligés de circuler dans des zones saturées de contrôles et de policiers.

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