EDF – Guadeloupe : grève à la production02/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2931-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

EDF – Guadeloupe : grève à la production

Les travailleurs d’EDF PEI (Production électrique insulaire), une filiale d’EDF en Guadeloupe et dans plusieurs départements d’outre- mer, sont en grève depuis le 15 septembre.

Des coupures tournantes d’électricité ont eu lieu largement, ce qui prouve la détermination des grévistes. Ceux-ci exigent la présence physique du directeur de PEI en Guadeloupe et non en visio comme la direction générale le propose, et ils ont donné un ultimatum à la direction jusqu’au 2 octobre.

Les grévistes déclarent que les directeurs locaux n’ont aucun pouvoir localement. Ils réclament l’application d’un protocole d’accord signé il y a plus d’une année, en juillet 2023, après 61 jours de grève. Les grévistes avaient arraché la titularisation d’un grand nombre d’intérimaires et le rattrapage de plusieurs années de leur salaire. Une partie des sommes dues a été versée par la direction de ce grand groupe capitaliste, mais celle-ci refuse de fournir un décompte détaillé et de produire des fiches de paie conformes. Les travailleurs qui vont bientôt partir à la retraite seront pénalisés par ces fiches de paie illisibles.

Outre cette revendication, les salariés en grève se battent pour l’amélioration de leurs conditions de travail, qui sont très éprouvantes. Le travail se déroule régulièrement de nuit, dans le bruit permanent et la chaleur épuisante des moteurs. Après des années à ce rythme, les travailleurs sont cassés, pendant que l’entreprise, elle, continue de faire des bénéfices : 194,7 millions d’euros en 2023 après 206,8 millions en 2022 et 159,3 millions en 2021 ! Les travailleurs y laissent leur santé et aussi leur peau. En 2023, un agent qui intervenait sur un appareil à Saint-Barthélemy, a reçu une décharge de 20 000 volts, entraînant l’amputation d’un bras.

La colère et la détermination sont intactes après deux semaines de grève, malgré une direction retorse qui ne veut rien céder et tente de rendre la grève impopulaire.

Marie-Céline Deshauteurs

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