Éducation nationale : deux fois attaquée06/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/P5-2_R%C3%A9nover_%C3%A9coles_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C54%2C644%2C417_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : deux fois attaquée

Après l’annonce par le gouvernement des 4 000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale, c’est au tour des collectivités territoriales de tailler dans le budget de l’école.

Illustration - deux fois attaquée

Les régions, les départements et les mairies sont chargés respectivement du bâti des lycées, collèges et écoles. Ces collectivités territoriales subventionnent également des projets éducatifs. L’État leur demande aujourd’hui une économie de 5 milliards d’euros, et c’est l’école qui va en faire les frais.

De nombreux départements ont déjà fait le choix de baisser les budgets de fonctionnement ou d’investissement des collèges. Par exemple, malgré une augmentation du nombre de collégiens, l’Essonne diminue le budget de fonctionnement des collèges publics de 430 000 euros, sur un total de 7 millions. Pourtant, le parc des établissements scolaires est ancien et près de 80 % d’entre eux doivent entreprendre des projets de rénovation. Ceux-ci risquent donc d’être reportés et des collèges vétustes de le rester.

D’autres conseils départementaux, du Nord ou de l’Essonne, ont diminué ou supprimé l’enveloppe du projet « Collégiens au cinéma » qui permet aux enseignants d’amener ceux-ci trois fois dans l’année au cinéma. Ailleurs, ce sont des projets de voyage qui sont annulés. Face à la baisse des dotations de l’État, il est évident que les petites communes, prises à la gorge, sont contraintes de repousser des projets de rénovation pour l’école. Mais pour les départements il s’agit aussi d’un choix privilégiant les aides aux entreprises. À l’instar de l’État, en effet, les départements arrosent aussi de multiples manières les patrons, petits et grands, à travers l’aide à l’immobilier d’entreprises, par exemple.

Quant aux conseils régionaux, leur budget sera annoncé en janvier mais d’ores et déjà, les salariés de l’Éducation nationale peuvent craindre des baisses importantes ou de nouveaux reports de projets.

Chaque année, les régions mettent le chauffage de plus en plus tard dans les établissements. De nombreux lycées vétustes en Île-de-France, comme Blaise-Cendrars à Sevran ou Paul-Éluard à Saint-Denis, attendent une rénovation depuis des années. Comme les départements, les conseils régionaux font le choix de retarder les travaux et de laisser les élèves et salariés de l’Éducation nationale subir des températures de 12 °C dans les salles en hiver ou voir des plafonds tomber en morceaux.

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