Éducation  : chocs des savoirs ou état de choc ?27/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/P7-3_Choc_des_savoirs_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C6%2C928%2C528_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation  : chocs des savoirs ou état de choc ?

Comme il se doit à chaque nouvelle nomination, la ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, a voulu faire parler d’elle en annonçant de nouvelles mesures pour l’école.

Illustration - chocs des savoirs ou état de choc ?

Dans la continuité des annonces de Gabriel Attal, elle veut lancer la politique intitulée « L’acte II du choc des savoirs ». Alors, après l’instauration des groupes de niveaux en français et en mathématiques dans les classes de sixième et de cinquième, elle prétend mettre en place une heure en groupes, en quatrième et en troisième. En fait de choc, il s’agit de camoufler la baisse des moyens programmée dans l’Éducation nationale.

Les groupes de niveaux et autres mesurettes ne riment à rien tant il manque de personnel à l’école. Au mieux ils désorganisent complètement ce qui reste de fonctionnement normal au collège. Au pire ils favorisent encore le tri social dans les classes. Mais pendant ce temps, le gouvernement continue la saignée et prévoit de supprimer de nouveau 4 000 postes d’enseignants.

Toujours dans les effets d’annonce, la ministre a affirmé que le brevet des collèges serait dorénavant un examen d’entrée pour la seconde. Aujourd’hui, la grande majorité des élèves de 3e sont reçus à cet examen. Mais, avec ou sans brevet, ceux qui n’ont pas la chance de bien correspondre aux critères voulus, se retrouvent soumis à la sélection avant la première. La réforme du brevet ne changera rien au problème qui reste de donner les moyens d’un enseignement de qualité pour tous les enfants.

De la même manière, la ministre prévoit d’ajouter une nouvelle épreuve de mathématiques. La réforme Blanquer avait supprimé cette matière pour tous les élèves de première qui n’avaient pas choisi cette spécialité.

À l’époque, les enseignants dénonçaient cette décision qui avait pour le ministère l’immense avantage de supprimer des postes en mathématiques. La ministre remet une épreuve sans pour autant recruter les enseignants nécessaires. En fait de pédagogie, elle multiplie les sauts d’obstacles.

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