Les tarifs, jusque-là régis par les départements, pourraient passer de 65,50 euros à 85 euros par jour. Cette mesure est censée permettre aux Ehpad de sortir la tête de l’eau financièrement, car les deux tiers d’entre eux seraient en déficit. D’ailleurs, depuis 2021, certains établissements faisaient déjà payer un « surloyer solidaire » aux résidents dont les revenus dépassaient 3 000 euros par mois. Le décret du 1^er janvier généralise donc la pratique. Mais en réalité, le déficit constant des Ehpad est largement la conséquence de la politique de l’État pour lequel l’accueil des personnes âgées n’est pas une priorité et qui diminue de fait le financement de ces établissements.

Pour compenser ce désinvestissement, ce serait donc aux résidents, dont les revenus, eux, n’ont pas augmenté de 35 %, de mettre la main à la poche. Les autorités se veulent rassurantes, et indiquent que les bénéficiaires de l’Aide sociale à l’hébergement ne seront pas concernés. Mais ils ne sont qu’une toute petite partie des résidents. Qui sont les locataires prétendument « plus aisés » ? Des travailleurs, qui ont économisé toute leur vie pour pouvoir se payer un hébergement convenable pour leurs vieux jours, et qui se retrouveront incapables de supporter un coût plus important. D’ailleurs, plusieurs associations craignent que les Ehpad ne donnent la priorité aux résidents qui auront le plus de moyens. Les retraités les plus modestes se retrouveront sans solution.

La prise en charge des personnes âgées, souvent usées par une vie de travail, devrait être une des priorités de la société, organisée et garantie par la collectivité, financée en faisant payer la classe capitaliste.