Enfants à la rue – Grenoble : l’anormal se banalise27/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2939-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Enfants à la rue – Grenoble : l’anormal se banalise

Depuis trois rentrées scolaires, des familles sont mises à l’abri dans dix écoles primaires et maternelles de la ville de Grenoble. Des parents d’élèves, des enseignants et des voisins se sont mobilisés en apprenant que des enfants dormaient dans la rue.

Face à l’inaction de la mairie et des institutions, ils s’étaient organisés pour leur ouvrir les portes des écoles et que les familles puissent au moins avoir un toit alors que l’hiver arrivait. La solution d’urgence est désormais devenue la norme.

Le collectif constitué autour des écoles Berriat et Anthoard a alerté sur la situation. Il souligne que le nombre de familles à la rue ne fait qu’augmenter. Quatre sont actuellement hébergées dans les salles de classe inoccupées mais deux autres se sont déjà signalées. Seules la mobilisation et la détermination des habitants ont permis cette solution, si précaire soit-elle : « Sans vous, on serait encore sous une tente au parc Saint-Bruno », témoignait une femme, seule à la rue avec ses trois enfants. Mais camper dans une salle de classe n’est pas une vie ! Il faut passer toute la journée dehors en attendant que l’école soit finie. Comme disait une autre mère : « Mon dernier de 2 ans, il est tout le temps malade. » Les membres du collectif voudraient que de réelles solutions d’hébergement soient mises en œuvre.

Dans l’agglomération grenobloise, 450 enfants sont ainsi à survivre, dans des squats, sous des tentes ou chez des tiers. Cet automne une femme qui venait d’accoucher s’est retrouvée à la rue, sans hébergement à la sortie de la maternité avec son bébé de 10 jours !

Pourtant, la ville compte 2 000 logements vides. Le conseil municipal a voté en juin 2022 la possibilité pour le maire de les réquisitionner mais celui-ci, Éric Piolle (EELV) s’y refuse.

Comme le témoignait une voisine lors de la réunion, également bénévole aux Restos du cœur : « Ça va encore empirer, on voit de plus en plus de personnes à la rue à notre distribution. ». C’est effectivement ce qui attend de plus en plus de familles populaires dans l’incapacité de payer un loyer.

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