Enfants à la rue : une société à la dérive11/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2928-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Enfants à la rue : une société à la dérive

Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) ont publié le 29 août leur Baromètre des enfants à la rue : 2 043 enfants ont ainsi été recensés dans la nuit du 19 au 20 août, pour lesquels aucune solution d’hébergement d’urgence n’était disponible.

Ce chiffre a augmenté de 3 % par rapport à la même période il y a un an et de 120 % depuis 2020. En réalité, le résultat est sous-estimé car des familles n’appellent plus le 115 pour tenter d’obtenir un hébergement d’urgence, de toute façon inaccessible faute de places. Les mineurs non accompagnés vivant à la rue, 1 067 en mars dernier selon une association, ne sont pas pris en compte, pas plus que les enfants vivant dans des squats ou des bidonvilles. Il faudrait ajouter les quelque 28 600 enfants hébergés en hôtel dans des conditions qui ne permettent pas de garantie de soins ou une garantie éducative.

Cette dégradation n’épargne aucune région, notamment parce que les expulsions des plus pauvres parmi les pauvres d’Île-de-France en vue des Jeux Olympiques ont fait monter les demandes d’hébergement en France sans qu’aucun moyen supplémentaire n’ait été octroyé. Au contraire, le budget alloué à l’hébergement d’urgence a été inférieur de 100 millions en 2024 par rapport à l’année précédente. Les 120 millions promis en janvier dernier après une vague de froid qui avait causé la mort de cinq sans-abri n’ont jamais été débloqués.

« Je veux que plus personne ne vive dans la rue », avait annoncé Macron en 2017 et, à l’automne 2022, son ministre du Logement avait garanti l’objectif de « zéro enfant à la rue ». Ces promesses n’ont pas été tenues. Bien au contraire, l’incapacité de plus en plus flagrante de la société capitaliste à assurer un toit à tous a été accentuée par les choix budgétaires des pouvoirs publics.

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