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Dans les entreprises
Équipementiers – Orne : suppressions d’emplois à la chaîne
La fin de l’année a vu l’annonce de licenciements et de suppressions de postes dans plusieurs usines d’équipement automobile du département de l’Orne.
Juste avant Noël, 16 travailleurs sur les 24 de la Société mécanique de précision (SMP) ont appris leur licenciement. Les huit derniers seront fixés sur leur sort le 20 janvier, avec la menace d’une liquidation judiciaire de l’entreprise par le tribunal. Petite entreprise qui fabrique des outillages pour les presses d’emboutissage, la SMP fait partie, avec trois autres sociétés, d’un groupe plus grand, PJ Industry, travaillant pour des géants de l’industrie, Stellantis, Renault ou encore Forvia, et qui est implanté en périphérie de Flers avec deux usines.
À Caligny, où Forvia produit des glissières de siège et a implanté un centre de recherche, l’annonce en 2024 de la suppression de 10 000 emplois dans le groupe en Europe a créé la stupeur. Les emplois intérimaires ont été supprimés et les travailleurs subissent, mois après mois, des journées de chômage technique. Ils craignent aujourd’hui la fin de l’APLD, ce système d’indemnisation qui permet de couvrir à peu près la paye lors des journées chômées.
Septième plus gros équipementier automobile dans le monde, Forvia a fait la fortune de ses actionnaires, à commencer par celle de la famille Peugeot, qui a contrôlé le groupe pendant des dizaines d’années. On retrouve cette même famille Peugeot au capital du groupe Lisi, un équipementier qui travaille à la fois pour l’automobile, l’aéronautique et le médical. Le patron a décidé de réduire les effectifs dans trois usines de sa branche automobile en procédant à des licenciements par tranches de neuf salariés. À La Ferté-Frénel, près de L’Aigle, où 185 travailleurs produisent des fixations, les suppressions de postes sont concentrées sur le pôle affûtage outillage qui va passer de 25 à 17 salariés.
Que les entreprises qui licencient soient petites, moyennes ou grosses, elles sont directement liées aux plus grands groupes industriels par leur activité ou par leurs actionnaires. C’est donc bien à ces grands groupes capitalistes et à leurs actionnaires que les travailleurs auraient intérêt à demander des comptes pour exiger le maintien de leurs salaires et de leurs emplois.