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- Lutte ouvrière n°2987
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États-Unis : 70 milliards de profits, 30 000 licenciements chez Amazon
Amazon, première entreprise mondiale de distribution de colis, a commencé à licencier 30 000 employés administratifs sur les 350 000 qu’elle emploie. L’annonce a aussitôt fait monter le cours de son action à la Bourse de New York.
Le groupe, qui emploie au total 1,5 million de salariés dans le monde, la plupart aux États-Unis, n’est évidemment pas en difficulté. Son chiffre d’affaires, 670 milliards de dollars en 2024, augmente continûment, ainsi que ses bénéfices, 70 milliards l’an passé. Sa valeur en Bourse a doublé en deux ans pour atteindre le record de presque 3 000 milliards dont 215 détenus par le seul Jeff Bezos. La seule préoccupation de ce dernier semble être désormais de dilapider sa fortune de façon plus spectaculaire et plus outrageuse encore que le regretté Néron.
Amazon veut doubler le nombre de colis traités sans augmenter le nombre de ceux qui travaillent dans ses entrepôts. Elle compte pour cela sur l’intelligence artificielle et une automatisation de plus en plus poussée. La vague de licenciements en cours est un signal donné en ce sens, en direction du personnel comme des marchés financiers.
La fortune d’Amazon, donc celles de Bezos et des autres détenteurs de paquets d’action, sort du travail des prolétaires, chinois en particulier, qui fabriquent les marchandises que le groupe commercialise. Elle vient aussi de l’exploitation féroce des livreurs et des travailleurs des entrepôts du groupe. Les salaires de ces derniers sont si bas que, dans plusieurs États américains, ils ont droit aux bons de nourriture distribués aux nécessiteux. Et, lorsque cela ne suffit pas, Amazon n’hésite pas à jeter dehors des travailleurs par dizaines de milliers, augmentant ainsi la pression sur tous les autres.
Le « capitalisme de demain », basé sur les algorithmes et la nouvelle économie, ressemble comme deux gouttes d’eau à celui d’hier, fondé sur l’exploitation sans fard et la violence patronale.