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Leur société
Explosion de la rue de Trévise : une justice à pas de tortue
Le 28 février, des juges d’instruction ont ordonné un procès contre la Mairie de Paris et le syndic de copropriété dans l’affaire de l’explosion de la rue de Trévise, en janvier 2019. La catastrophe avait fait quatre morts, deux cents blessés et d’innombrables dommages matériels.
La Mairie et le syndic sont accusés d’homicides et de blessures involontaires, ainsi que de destruction de biens immobiliers et mobiliers. L’enquête avait établi dès 2020 leur responsabilité dans le drame. Le syndic n’avait pas réglé un problème de fuite d’eau, dont il était pourtant au courant depuis 2015. Ces fuites avaient fini par provoquer l’affaissement du trottoir devant l’immeuble. La Mairie de Paris, elle, n’avait pas entamé les travaux de voirie suite à l’affaissement, qui a ensuite entraîné la rupture de la canalisation de gaz à l’origine de l’explosion.
Les associations de victimes, si elles se montrent satisfaites de la tenue d’un procès, dénoncent la lenteur de la justice : une première audience aura lieu en mai, et le procès ne se tiendra pas avant 2026, soit sept ans après les faits. En attendant, les indemnisations tardent à arriver : seuls 4 millions auraient été effectivement versés, sur les 20 promis. Et avec l’annonce du procès, les versements ont même été suspendus, nouvelle marque de mépris pour les victimes.
Le manque d’entretien de la voirie, des immeubles, des conduites de gaz a régulièrement des conséquences dramatiques. En juin 2023, une fuite de gaz avait été à l’origine d’une explosion et d’un incendie qui avait ravagé un immeuble parisien, heureusement sans faire de victime. Et tout le monde se souvient de l’effondrement de la rue d’Aubagne à Marseille en 2018. Les négligences dont sont accusés aujourd’hui la Mairie de Paris et le syndic sont bien le fruit d’une politique d’économies, quitte à mettre en péril la sécurité des habitants.