Fonderie de Bretagne – Lorient : trois cents emplois menacés25/12/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/12/P10-1_Hennebont_14_decembre_2024_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderie de Bretagne – Lorient : trois cents emplois menacés

Depuis près de deux ans, la Fonderie de Bretagne, située à Caudan près de Lorient dans le Morbihan, qui faisait partie du groupe Renault, a été cédée à Callista, un fonds d’investissement. Celui-ci voulait revendre l’entreprise.

Illustration - trois cents emplois menacés

Depuis quelques mois, Private Assets, autre groupe allemand d’investissement, négociait pour la reprise de l’usine, Renault, client quasi exclusif, ayant promis de maintenir ses volumes de commandes sur plusieurs années. Aussi les 300 travailleurs de la fonderie s’inquiétaient. Le contexte récent, la fermeture annoncée de l’usine Michelin de Vannes proche de Lorient, les plans massifs de licenciement dans le secteur automobile, n’ont pu qu’augmenter cette inquiétude, Renault revenant sur ses promesses de garantie de commande.

Pour allécher le fonds d’investissement, Renault mettait 35 millions d’euros sur la table, l’agglomération de Lorient et la région rajoutent 1 million chacune et l’État 14 millions. La direction a même lancé une cagnotte en ligne : lamentable au vu des profits générés par les salariés.

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, est venue sur le site jeudi 12 décembre, dans le cadre de la journée d’action nationale de la CGT. Elle a été reçue par le directeur, tous deux d’accord pour « défendre l’industrie française » devant un rassemblement de quelques centaines de militants de la région. La population était appelée à manifester samedi 14 décembre, et plus de 600 personnes, salariés de la fonderie et leur famille, mais également d’autres entreprises, ont tenu à montrer qu’ils ne se résignaient pas à la fermeture de l’usine. Enfin, suite à une assemblée générale pour défendre leurs emplois, 250 salariés de la Fonderie de Bretagne se sont réunis devant l’usine mercredi 18 décembre.

Finalement, vendredi 20 décembre, Renault ne voulant pas s’engager sur le volume de pièces commandées, le fonds d’investissement Private Assets a claqué la porte, mettant fin ainsi à des négociations dans lesquelles les salariés n’avaient de toute façon pas leur mot à dire. Le tribunal de commerce va prendre les choses en main et chercher un autre repreneur, mais pour les travailleurs la fermeture semble inévitable. Les élus de tout bord versent des larmes de crocodile, tel le maire de Lorient, ex-ministre de la Pêche et de la Mer de Barnier, qui dénonce Renault, comme si l’État n’était pas au service et même actionnaire de ce groupe automobile.

Renault a depuis des années abandonné ses fonderies, les laissant aux charognards des fonds d’investissement qui, tant qu’il y a du profit à faire grâce aux subventions diverses et surtout à la sueur et l’exploitation des fondeurs, achètent et revendent les entreprises.

Les travailleurs des grands groupes de l’automobile et des sous-traitants, ensemble, représentent une force considérable. C’est sur cette force qu’ils peuvent compter, et non sur l’État ni sur les élus, pour répondre à l’offensive patronale.

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