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- Lutte ouvrière n°2958
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Dans les entreprises
Fonderie Falsimagne – Onival : en lutte
En bord de mer, à Onival-Woignarue, dans la Somme, les salariés de la fonderie Falsimagne se sont mobilisés le 31 mars pour leurs salaires et leurs conditions de travail.

Leurs patrons, héritiers d’une longue tradition familiale depuis trois générations, n’ont pas vu venir ce mouvement de colère. Peu de temps avant, ils se vantaient d’avoir fait leur meilleur chiffre d’affaires depuis longtemps. Ils ont sans doute été d’autant plus surpris par cette réaction que la dernière grève dans l’entreprise remonte à 1994.
Comme l’expriment les grévistes, « ici c’est Germinal » : les salaires sont bas, plus que dans les autres fonderies de la région, les conditions de travail sous les normes du code du travail. Il n’y a même pas de vestiaire pour se changer, ni de douches, alors que le travail est très salissant, et même pas de douche d’urgence, indispensable en cas d’accident.
Le fait que l’entreprise compte moins de 50 salariés est un moyen pour la direction, qui a ouvert une autre entreprise non loin de là, d’accorder le moins possible aux travailleurs. Découper les entreprises en plusieurs sites pour ne pas avoir à créer de CSE est une vieille ficelle patronale.
Une vingtaine de travailleurs sur les 36 CDI, auxquels s’ajoutent 15 intérimaires, sont en grève et bloquent la production. Ils revendiquent une prime de 1 500 euros et une augmentation de 1,50 euro de l’heure, pour arriver à une augmentation de 117 euros par mois. Ils veulent aussi une amélioration des conditions de travail et la mise en place d’une prévoyance.
Jeudi 3 avril, la direction a reçu les délégués CGT pour finalement annoncer qu’elle répondrait aux grévistes le lundi suivant. Devant leur détermination, les patrons ont fini par lâcher du lest. Une prime de 1 000 euros a été obtenue ainsi qu’un système de prévoyance financé à 50 % par l’entreprise, pour les salariés qui souhaiteront y adhérer. L’installation de douches est prévue pour la fin de l’année. Mais pour la revalorisation salariale, le compte n’y est pas. Par conséquent, la grève continue jusqu’à satisfaction de cette revendication. Les grévistes tiennent bon et se retrouvent en assemblées autour d’un barbecue, face à la mer, dans une ambiance de camaraderie chaleureuse.
Dans cette région de Picardie maritime, le Vimeux, existent de nombreuses entreprises industrielles petites et moyennes, dont les travailleurs ont les mêmes problèmes de fin de mois.
En se mobilisant, les grévistes de la fonderie Falsimagne montrent qu’ils ne sont pas prêts à se laisser écraser. Un exemple à suivre !