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Leur société
G20 : le sommet des riches à taxer
Le sommet des chefs d’État des 20 pays les plus puissants de la planète a promis, sans rire, de mieux taxer les milliardaires. C’est bien le signe qu’il n’y avait pas grand-chose à l’agenda.
Voilà ce que dit le communiqué de cette rencontre : « Nous chercherons à coopérer pour garantir que les personnes fortunées soient effectivement imposées. La coopération pourrait consister à échanger les meilleures pratiques, à encourager les débats autour des principes fiscaux et à concevoir des mécanismes anti-évasion [fiscale] ». Si un comique avait voulu se moquer de l’hypocrisie de ces dirigeants prétendant taxer les classes riches de leur pays alors qu’ils en sont les valets, il n’aurait pas fait mieux.
Ces dirigeants disent représenter la population de leur pays, mais quels intérêts Macron a-t-il défendus lors de sa tournée en Argentine, au Brésil et au Chili si ce n’est ceux de la grande bourgeoisie française ? Quels intérêts représentent Biden et Trump, qui le remplacera bientôt, si ce n’est ceux des magnats américains du pétrole, de l’automobile et de la finance… Quant aux dirigeants des pays comme la Chine ou la Russie, eux aussi défendent les intérêts des classes riches, à commencer par leurs intérêts financiers personnels.
Il paraît que les travaux d’un économiste américain spécialiste des inégalités, Gabriel Zucman, ont servi de référence lors de ce sommet. Selon cet économiste, un impôt de 2 % sur la fortune des 3 000 milliardaires de la planète rapporterait 250 milliards de dollars. Donc, un impôt de 20 % rapporterait 2 500 milliards de dollars. Et que rapporterait d’exproprier ces 3 000 milliardaires ? En réalité, infiniment plus que ce qu’une simple règle de trois donnerait, car ce serait mettre la main sur des pans entiers de l’économie mondiale, ce qui donnerait la possibilité de la faire fonctionner dans l’intérêt général et pas pour rapporter du profit à ces 3 000 milliardaires. Il est incontestable que les huit milliards d’êtres humains y trouveraient largement leur compte.
C’est bien cette expropriation qui doit devenir un objectif pour la classe ouvrière de tous les pays.