De Gand à Dunkerque : ArcelorMittal écluse l’argent public23/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2934-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

De Gand à Dunkerque : ArcelorMittal écluse l’argent public

Le 11 octobre, le roi des Belges et celui des Pays-Bas ont inauguré la deuxième des plus grandes écluses du monde. Longue de 427 mètres, large de 55 et profonde de plus de 16, elle permettra à des navires géants d’emprunter le canal reliant Gand, en Belgique, à l’embouchure de l’Escaut, aux Pays-Bas.

Il aura fallu des années de travaux et 1,2 milliard d’euros de fonds publics pour construire cette écluse alors que la région, de Dunkerque à Rotterdam en passant par Anvers, est déjà largement pourvue en ports de grande capacité. Mais voilà, le sidérurgiste géant ArcelorMittal est implanté au bord du canal Gand-Escaut et a persuadé, sans grand mal semble-t-il, les autorités locales de l’absolue nécessité de cet ouvrage pour la poursuite de son activité. ArcelorMittal, qui a en outre obtenu des centaines de millions d’euros de subventions directes de la Belgique, menaçait en effet de recentrer son activité sur son site de Dunkerque, en France.

En janvier dernier, le ministre de l’économie français, Bruno Le Maire s’était déplacé à Dunkerque, apportant une aide de 850 millions d’euros de l’État, augmentée d’un complément de la région, pour persuader Arcelor de rester à Dunkerque.

En Belgique comme en France, le prétexte est le même : aider ArcelorMittal à décarboner son entreprise et à conserver les emplois. Le résultat est identique, le groupe empoche les subventions, alors qu’il est ultrabénéficiaire, sans donner aucune garantie sur l’emploi ni sur la pollution.

À croire que la fabrication d’acier n’est qu’un prétexte à pomper l’argent public…

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