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Leur société
Gauche : prêts à servir
Unanime à l’Assemblée nationale pour faire tomber le gouvernement Barnier, le NFP étale à nouveau et sans surprise ses clivages.
Dès que le ballet des consultations à l’Élysée a été lancé le 6 décembre, le PS, les Verts et le PCF se sont déclarés prêts à répondre aux appels du pied de Macron, au nom de « l’intérêt général ».
Les députés LFI ont crié victoire après le vote de la censure mercredi 4 décembre, leur présidente de groupe, Mathilde Panot, s’exclamant devant les caméras : « Aujourd’hui est un jour historique, aujourd’hui nous avons défendu la démocratie. » C’était passer sous silence le fait que la motion de censure déposée par le NFP avait eu la majorité grâce aux députés RN.
Ce bluff rééditait celui du soir du deuxième tour des législatives quand Jean- Luc Mélenchon présentait la gauche comme victorieuse et taisait la progression du RN, devenu le parti le plus important à l’Assemblée nationale. Au soir de la chute de Barnier, LFI a encore exigé la démission de Macron, affichant une posture d’intraitable opposant. Mélenchon prépare ainsi sa campagne pour l’élection présidentielle de 2027, ou un éventuel scrutin anticipé.
Les autres composantes du NFP, le PS, les Verts et le PCF, font d’autres calculs, se déclarant prêts à envisager un accord de non-censure. Le secrétaire national du Parti socialiste Olivier Faure pouvait revendiquer « un compromis entre les formations ayant fait le front républicain aux dernières législatives », intégrant donc les macronistes et LR.
Reçus d’abord séparément par Macron entre le 6 et le 9 décembre, les dirigeants de gauche ont évoqué l’intérêt de la France et leur sens des responsabilités. Ils ont surtout démontré la souplesse de leur échine face à Macron. « Nous avons échangé presque sur le ton de la confidence », s’est réjoui Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat. « Le président a compris qu’il devait arrêter de n’en faire qu’à sa tête », a confié la secrétaire des Verts, Marine Tondelier. Pour le PCF, Fabien Roussel a ajouté sa petite flagornerie : « Le président écoute les forces politiques qui acceptent de discuter avec lui. »
Les dirigeants de gauche montrent qu’ils sont prêts à donner une solution à Macron pour composer un gouvernement qui sera chargé de taper sur les travailleurs et les classes populaires pour le compte de la bourgeoisie. Ni eux, ni d’ailleurs LFI n’offrent une réelle perspective à tous ceux qui sont confrontés aujourd’hui aux licenciements, à la cherté de la vie et à la rapacité de la bourgeoisie.