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Dans le monde
Gaza : Biden encourage Netanyahou
Le 5 janvier, alors que de nouvelles négociations entre les représentants de Netanyahou et ceux du Hamas étaient en cours à Doha, l’armée israélienne a une fois de plus bombardé la population de Gaza, provoquant la mort d’au moins 49 Palestiniens en une seule journée.
Le terrible bilan annoncé par les autorités palestiniennes, 45 854 morts pendant les quinze mois de guerre, ne semble pas faire le moins du monde hésiter Joe Biden. Le soutien du président des États- Unis au gouvernement israélien, à Netanyahou et au massacre de la population de Gaza est inébranlable. À la veille de quitter le pouvoir, il vient de proposer une nouvelle vente d’armes à Israël, pour une somme de huit milliards de dollars, comprenant, entre autres, plusieurs variétés de missiles Lockheed-Martin, des obus et des bombes. La livraison pourrait se faire à partir de stocks existants, ou s’étaler sur un an, deux ans ou davantage. Ces 8 milliards de dollars s’ajouteront donc vraisemblablement aux 17,9 milliards déjà engagés pour l’équipement de l’armée israélienne par les États-Unis depuis le 7 octobre 2023 !
Il est donc clair que, toujours au nom de ce qu’ils appellent « le droit d’Israël à se défendre », les dirigeants des États-Unis voient l’avenir de leurs relations avec l’État hébreu comme un soutien indéfectible à sa politique guerrière. Les vagues hésitations exprimées précédemment par le président démocrate, les exhortations faites il y a quelque temps à Netanyahou de laisser passer l’aide humanitaire aux Gazaouis, la tentative de faire construire par des militaires américains une jetée permettant la livraison par mer de cette aide, n’ont été que poudre aux yeux de l’opinion internationale. En fait, sous prétexte que « des progrès avaient été obtenus », les dirigeants américains n’ont cessé de soutenir totalement leur principal allié au Moyen-Orient, y compris de façon symbolique, en mettant systématiquement leur veto lorsque le conseil de sécurité de l’ONU tentait de faire voter un cessez-le-feu humanitaire à Gaza.
Pendant que Biden tire ses dernières cartouches, comme décomplexé avant que Trump prenne le relais, Netanyahou poursuit l’écrasement systématique de la population de la bande de Gaza, prenant ou non le temps d’intimer aux habitants l’ordre d’évacuer avant le bombardement. Les quadricoptères tueurs semblent guidés pour cibler des familles entières. Le prétexte invoqué à chaque fois est la présence supposée d’un « terroriste », autrement dit d’un partisan du Hamas.
« Terroriste » est également l’étiquette attribuée au docteur Hossam Abou Safiya qui tentait de maintenir l’activité de l’hôpital Kamal-Adwan, dans le Nord de Gaza, dévasté par les troupes israéliennes les 27 décembre. Arrêté ainsi que d’autres soignants, il semble être aux mains des services de sécurité de Netanyahou. Quant aux otages israéliens dont une centaine seraient toujours détenus à Gaza, leur sort est en réalité totalement indifférent au gouvernement de Netanyahou, régulièrement conspué lors des manifestations du samedi, comme aux grandes puissances européennes qui encouragent de fait la perpétuation du massacre des Palestiniens.