Ainsi, l’enseigne de vêtements C&A vient d’annoncer la fermeture de 24 magasins en France et 320 emplois supprimés, sans proposition de reclassement. Pour les travailleurs de C&A, cette annonce n’est malheureusement pas une surprise. C’est le huitième plan de suppressions d’emplois depuis 2016 et à chaque fois, 10 à 30 magasins sont fermés. Ainsi en 2020, 30 magasins ont été fermés et 200 emplois supprimés. Les 320 emplois rayés de la carte aujourd’hui s’additionnent aux 800 emplois supprimés depuis 2016. Et tout cela, pour maintenir la richesse d’une des plus riches familles hollandaises, propriétaire de C&A depuis le milieu du 19^e siècle.

L’enseigne d’ameublement Casa, 143 magasins en France, elle, vient de demander son placement en redressement judiciaire. Cela fait suite à la faillite et à la liquidation de la société Casa en Belgique début mars, qui gérait la logistique, l’informatique et la finance de tout le groupe. Les 143 magasins français sont donc sur la sellette et les 600 salariés sont tous menacés de perdre leur emploi.

Au même moment, le trio Carrefour-Auchan-Intermarché qui s’est partagé plus de 450 hyper et supermarchés Casino en 2024, en profite pour restructurer et se débarrasser des magasins jugés pas assez rentables. Ainsi Auchan a prévu de sortir de son parc 27 supermarchés dont 11 anciens Casino, et Intermarché une trentaine. Quant à Carrefour, les dirigeants se sont donné neuf mois pour trouver un repreneur, sinon ils fermeront huit magasins Carrefour dont ils ne veulent plus.

Carrefour a su trouver plus d’un milliard d’euros pour racheter 175 magasins Cora et Match. Il y a de l’argent dans les coffres de ses actionnaires, comme dans ceux des autres enseignes de la grande distribution. Il devrait servir à préserver les emplois et les salaires de tous les travailleurs. Alors, vendredi 21 mars, dès 6 heures du matin, 50 travailleurs sur les 70 que compte le Carrefour Market en périphérie de Soissons dans l’Aisne ont cessé le travail pour contrer la menace de fermeture.