Grèce : incendies à répétition21/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2925-c.jpg.445x577_q85_box-3%2C0%2C1268%2C1641_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : incendies à répétition

Le grand incendie qui a ravagé la région d’Athènes pendant trois jours, de Marathon aux limites de la capitale, a détruit 10 000 hectares de forêts.

Une centaine de bâtiments, maisons ou entreprises, des centaines de véhicules ont été totalement brûlés et deux personnes ont perdu la vie, dont une ouvrière qui travaillait dans un hangar détruit par l’incendie. Plus de 650 personnes ont été relogées provisoirement dans des hôtels de la capitale, sans qu’elles sachent si elles pourront retourner chez elles ni à quelle date.

C’est le bilan, encore provisoire, d’un de ces grands feux qui se répètent maintenant chaque année et que le gouvernement impute essentiellement au réchauffement climatique, pour camoufler ses responsabilités. Le Premier ministre Mitsotakis a même osé déclarer le 15 août : « Heureusement peu de nos concitoyens ont été touchés par l’incendie .»

Sa remarque a déclenché un tollé, les habitants étant restés livrés à eux-mêmes pendant des heures, tentant de protéger leurs maisons à l’aide de tuyaux d’arrosage, s’entraidant entre voisins jusqu’à ce que la situation devienne intenable et que la fuite soit la seule solution, dans une atmosphère de panique et de colère.

Les commentaires ont fusé pour rappeler au Premier ministre l’insuffisance des moyens mis en œuvre, les appels tardifs aux renforts européens, les pompiers épuisés face à un feu qui a brûlé « sans être dérangé pendant dix à douze heures » avant l’arrivée de moyens substantiels, alors que le front s’était étendu sur 40 kilomètres et se propageait dans une zone très urbanisée aux portes d’Athènes.

La presse de gauche a dénoncé le manque de pompiers professionnels. 3 000 postes seraient vacants selon Syriza, et 4 000 selon, le Parti communiste. Sont aussi pointés du doigt le manque de matériel, et surtout l’absence de mesures de prévention, d’entretien des zones forestières par le débroussaillage, et la création de coupe-feux. La plupart des municipalités qui en sont chargées n’en ont pas les moyens financiers.

Le gouvernement se vante d’avoir augmenté son budget consacré à la lutte contre les incendies, dont 80 millions d’euros dans le nettoyage des espaces forestiers : à comparer aux milliards engloutis dans l’achat de Rafale et de frégates.

Partager