Grèce : Mitsotakis, promesses et réalité11/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2928-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Mitsotakis, promesses et réalité

Le 7 septembre lors de la foire internationale de Thessalonique, comme c’est la tradition, le Premier ministre grec, Kiriakos Mitsotakis, a dévoilé pour l’année à venir des mesures censées améliorer la situation et le niveau de vie de la population.

Il a promis une hausse des pensions de retraite de 2,5 % minimum… mais pour le 1er janvier 2025, alors qu’en août l’inflation sur un an a dépassé 3 % ; il promet aussi une réévaluation du salaire minimum, qui atteindrait 950 euros brut, 100 euros de plus qu’actuellement… mais en 2027, à la fin de son mandat. Quant aux allocations de chômage, il s’agit de les réformer en les orientant « vers ceux qui en ont réellement besoin » car, a dit Mitsotakis lors de sa conférence de presse à propos des emplois récemment créés : « Sont-ils tous bien payés ? Non, mais j’imagine que vous serez d’accord avec moi pour dire qu’il vaut mieux travailler que chômer. »

Selon Eurostat, le revenu réel des Grecs est inférieur en moyenne de 28 % à celui de 2010. Les syndicats parlent, eux, d’une perte de pouvoir d’achat des travailleurs de près de 40 % depuis 2009. Après enquête, la GSEE, la confédération syndicale du secteur privé, affirme que pour six ménages sur dix, le salaire n’assure que les 19 premiers jours du mois, entre autres en raison du coût du logement, près de 600 euros par mois en moyenne. Un très grand nombre de travailleurs font donc une double journée, en occupant deux emplois ou en allongeant leur temps de travail, une exploitation récemment légalisée.

Dans cette liste de mesures, on trouve des « baisses de taxes », par exemple sur la taxe d’habitation mais à condition de s’assurer contre les catastrophes naturelles, comme les inondations ou les incendies, une dépense impossible pour les petits revenus. On trouve aussi de nombreux projets de subventions et d’incitations à l’innovation, s’ajoutant aux exonérations fiscales et réductions d’impôt pour les entrepreneurs, et pas les plus petits.

Le programme de Mitsotakis n’a rien d’original : des attaques contre la population, enrobées de beaucoup de poudre aux yeux qui ne fait pas illusion auprès de travailleurs : ils savent ce que leur coûte le prétendu « miracle grec ».

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