Habitats de fortune : la chasse aux pauvres11/12/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/12/une_2941-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Habitats de fortune : la chasse aux pauvres

L’Observatoire des expulsions de « lieux de vie informels », collectif regroupant huit associations dont la Ligue des droits de l’homme et Médecins du monde, a publié son sixième rapport annuel. Il y fait état d’une hausse constante des expulsions depuis 2019.

En France, au moins 330 000 personnes sont contraintes de vivre sans abri. Chaque jour, près de 300 d’entre elles sont expulsées de leur lieu de survie, qu’il s’agisse de tentes, de voitures, de cabanes construites de bric et de broc ou de logements laissés vacants et désignés sous le terme de « squats ».

Près de neuf fois sur dix, les personnes expulsées de ces habitats extrêmement précaires ne se voient proposer aucune solution d’hébergement. Dans 87 % des cas, les maigres biens qu’ils possèdent sont confisqués ou détruits par les policiers quand leurs habitants ne sont pas molestés. Cela concerne majoritairement les migrants sur le littoral du Nord qui représentent à eux seuls plus de la moitié du nombre total d’expulsions. D’autre part, le collectif dénonce le fait que la majorité des expulsions ont lieu durant la prétendue trêve hivernale, principalement au mois de février, puisque ces habitations informelles ne sont pas concernées par cette loi.

L’organisation des Jeux Olympiques, dont s’est gargarisé Macron lors de sa dernière allocution télévisée, a amplifié ce phénomène. Les expulsions ont été en hausse de 77 % à Paris cette année. Elles ont même été multipliées par quatre dans les départements du Val-d’Oise et des Yvelines. Comble du cynisme, les autorités les ont suspendues en juin afin de laisser « grossir » ces lieux et de pouvoir ainsi expulser aisément un maximum de personnes juste avant le début des Jeux.

S’attaquer aux pauvres plutôt qu’à la pauvreté est la seule réponse politique d’un État au service exclusif des intérêts des capitalistes.

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