Haïti : des charognards au chevet du pays28/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2926-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Haïti : des charognards au chevet du pays

Cet article est tiré du dernier numéro de Voix des travailleurs, publié par nos camarades de l’OTR (Organisation des travailleurs révolutionnaires)-UCI d’Haïti.

Le pays le plus pauvre de l’hémisphère nord, dont les classes populaires sont rongées par une extrême misère et un sous- développement chronique, subit de plein fouet les attaques barbares d’une bande de malfrats groupés en gangs depuis cinq ans environ.

Des quartiers vidés de leur population, près de 600 000 déplacés, dont certains sont parqués dans des camps d’hébergement où tout manque, des massacres en série de la population, des casses systématiques des entreprises : le pays se meurt. Pour juguler cette crise, ce sont les mêmes politiciens, pointés du doigt dans cette horreur, qui se mettent en avant.

On prend les mêmes et on recommence ! C’est d’abord, le grand voisin d’Haïti, l’impérialisme américain, qui joue les maîtres de cérémonie. Aux côtés d’autres pays impérialistes, tels le Canada, l’Allemagne et la France, réunis au sein du Coregroup, ils surveillent leurs intérêts comme le lait sur le feu. Le pillage systématique des ressources naturelles et des ressources humaines pendant plusieurs siècles, qui a fait d’Haïti cette terre misérable, ne leur suffit pas : au travers de leurs capitaux et de leurs institutions paillassons, ils continuent de contrôler l’État, pour toujours dominer, contrôler et exploiter la population pauvre.

Après la démission du Premier ministre Ariel Henry au mois d’avril 2024, le gouvernement américain a mis sur pied un autre gouvernement mais avec toujours la même vieille classe politique corrompue acquise à sa cause. Mais les discussions sous l’égide de l’OEA, de la Caricom ou de l’ONU tournent au vinaigre. Comme des chiens affamés, chaque politicien montre ses crocs et ne veut rien céder à ses concurrents. Si, finalement, ils acceptent de s’assoir à la même table, c’est pour prendre de l’avance sur ceux qui n’y sont pas et avec l’espoir de continuer leurs luttes au plus proche du pouvoir.

La répartition des postes du pouvoir, telle la nomination d’un ministre, d’un directeur général au sein de l’administration publique ou d’une institution autonome de l’État, etc., donne chaque fois lieu à une guerre presque meurtrière entre belligérants. Concussion, chantage, vols, la classe politique se donne en spectacle.

Invitée par le Premier ministre, la bourgeoisie s’engouffre et présente ses revendications : exonération d’impôts, franchise douanière, subventions, etc.

De la crise sécuritaire, personne ne s’en préoccupe. La recherche des subsides prend le pas, d’autant plus que ces possédants ont les moyens de se protéger de la fureur des gangs.

Pour la population, qui croupit dans cette misère et subit les affres des bandes armées, la seule façon d’entrevoir le bout du tunnel est de se révolter pour s’affranchir de cette bande de charognards.

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