Héritage : la poule aux œufs d’or25/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2930-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Héritage : la poule aux œufs d’or

D’après un rapport d’Oxfam France sur l’héritage en France publié le 17 septembre, sur les neuf personnes devenues milliardaires en 2024, sept sont des héritiers.

Cela confirme, s’il le fallait, que la véritable recette du succès capitaliste est de naître avec une cuiller en argent dans la bouche.

Pour défendre l’héritage des plus riches, les défenseurs du capitalisme mettent généralement en avant l’exemple de la maison qu’un travailleur a mis sa vie à payer, et qu’il veut bien évidemment léguer à ses enfants. Mais ce qui se transmet au sein de la grande bourgeoisie est à des années-lumière de cet exemple. D’après le rapport d’Oxfam, les 0,1 % plus gros héritages représentent 180 fois l’héritage médian. Mais la question ne s’arrête pas à ces montants, car ce que les plus riches se transmettent est avant tout de la propriété d’entreprises, des droits d’accès à des conseils d’administration et au pouvoir décisionnaire qui va avec. La grande bourgeoisie est une classe sociale qui se reproduit en transmettant son droit à exploiter le travail d’autrui.

L’État lui-même favorise les plus grosses transmissions, en laissant aux plus riches de nombreux moyens de passer outre l’impôt sur l’héritage, dont le taux sur la tranche supérieure est théoriquement de 45 %. Ainsi, le rapport d’Oxfam montre que les 0,1 % plus gros héritages ne sont taxés qu’à 10 %, grâce à l’utilisation adéquates de niches fiscales. Il fait également un calcul, partiel, du manque à gagner pour les caisses du fisc. Rien qu’en considérant ce que transmettront 50 milliardaires durant les trente prochaines années, ce manque à gagner s’élèvera à 160 milliards d’euros. Si les caisses de l’État sont vides, c’est bien que d’autres se remplissent.

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