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Hôpital de la Croix-Rousse – Lyon : la colère ne retombe pas
Après des actions menées dans d’autres services, les infirmières et aides-soignantes de médecine interne de l’Hôpital de la Croix-Rousse se sont mises en grève pour exiger une augmentation des effectifs de jour et de nuit.
Dans la semaine du 28 octobre, ces travailleuses ont remporté quelques victoires symboliques contre la direction. Dès le dépôt de leur préavis, elles ont obtenu l’accès aux statistiques du service, qui leur étaient cachées jusque-là. Celles-ci confirment ce que les soignants ressentent depuis longtemps : l’aggravation de leurs conditions de travail est liée à la prise en charge à effectif constant de patients dont les pathologies sont de plus en plus lourdes.
Le 30 octobre, la majorité des soignants de médecine interne étaient en grève. Alors que les médecins eux-mêmes proposaient de fermer temporairement des lits et de geler les entrées, la direction s’obstinait à refuser de diminuer l’activité du service. Les grévistes s’étant concertées pour refuser l’assignation illégale de l’une d’entre elles, la cadre supérieure a ordonné à une autre infirmière, qui avait déjà travaillé le matin, de rester encore le soir. Face à la mobilisation de ses collègues venues protester contre cette décision, alors que beaucoup d’entre elles étaient en grève ou en repos, la direction a dû reculer et faire appel à une autre infirmière du pool de remplacement.
Depuis, la préoccupation du comité de lutte autour duquel les grévistes de médecine interne se sont organisées est de tisser des liens avec tous les autres services. Après s’être adressées à leurs collègues avec tracts et banderoles, elles ont tenu le 4 novembre une assemblée ouverte à tout l’hôpital, réunion dans laquelle elles sont restées les plus nombreuses. Les responsables syndicaux, qui craignaient de voir naître un mouvement échappant à leur contrôle, avaient invité de leur côté à cette réunion. Soucieux de garder leur rôle d’interlocuteurs vis-à-vis de la direction de l’hôpital, ils y ont annoncé dès le début l’organisation de négociations séparées pour chaque service, annulant au passage un rassemblement qu’ils avaient prévu trois jours plus tard devant la direction générale. Ils participent ainsi à leur manière aux tentatives de division qui visent les travailleurs de l’hôpital.
Les aides-soignantes et les infirmières de médecine interne, qui restent les plus mobilisées, n’ont pas dit leur dernier mot. Elles poursuivent leur grève et prévoient de s’adresser encore à leurs collègues des autres services. Les problèmes de tous les travailleurs de l’hôpital sont fondamentalement les mêmes, et unir leurs forces sera la meilleure réponse à tous ceux qui cherchent à les diviser pour les affaiblir.