Inde : paradis pour les riches, enfer pour les pauvres24/07/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/07/une_2921-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C3%2C1281%2C1663_crop_detail.jpg

Dans le monde

Inde : paradis pour les riches, enfer pour les pauvres

À la mi-juillet, un événement a capté l’attention des médias du monde entier : le mariage d’Anant Ambani, le fils cadet de Mukesh Ambani, l’homme le plus riche d’Asie, par ailleurs proche et très intéressé soutien du Premier ministre indien Narendra Modi.

Propriétaire de Reliance, un groupe présent notamment dans la pétrochimie, les télécoms, les médias et la grande distribution, Mukesh Ambani dispose de 122 milliards de dollars de fortune personnelle. De quoi assurer les faux-frais d’une cérémonie d’un faste aussi écœurant que révélateur du parasitisme des possédants. Comme il convient dans les grandes familles bourgeoises du monde entier, ce rejeton du clan Ambani s’est uni avec l’héritière d’une autre dynastie, Radhika Merchant, fille du richissime dirigeant du groupe pharmaceutique Encore Healthcare.

Après un « pré-mariage » au printemps en présence des milliardaires Bill Gates et Mark Zuckerberg, qui aurait coûté 150 millions de dollars, 600 autres auraient cette fois été dépensés pour la véritable cérémonie. Outre des stars du show-biz et des PDG de grandes entreprises, dont ceux de Samsung et du pétrolier Aramco, de nombreux responsables politiques y ont accouru à plat ventre.

Tandis que la grande bourgeoisie prospère et se pavane, 800 millions d’habitants sur le milliard et demi que compte aujourd’hui l’Inde continuent de dépendre de l’aide alimentaire et vivent péniblement avec moins de deux euros par jour. Disposer d’un logement ou d’un emploi dignes de ce nom, de l’accès à l’eau potable, à l’électricité ou même à des toilettes, reste inaccessible au plus grand nombre.

Alors même que la cérémonie du mariage des « nouveaux maharajas » se déroulait des semaines durant, des dizaines d’infrastructures majeures s’effondraient à la suite des intempéries, notamment des ponts et des aéroports, y compris les plus récemment bâtis ou rénovés, dont celui de la capitale fédérale, New Delhi. La fortune des patrons du BTP, qui prospèrent en vidant les caisses des 28 États que compte l’Union indienne et celles de l’État fédéral, ne sera, elle, pas affectée.

Un mariage obscène de milliardaires, un sous-développement et une misère qui suinte par tous les pores de la société : voilà le reflet en Inde de la pourriture de l’économie capitaliste.

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