Italie : contre la loi sécuritaire25/12/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/12/une_2943-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : contre la loi sécuritaire

Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Rome, en Italie, samedi 14 décembre. C’était la première mobilisation massive contre la loi sécuritaire présentée par le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni fin septembre.

Il y a de quoi être révolté par ce « paquet sécurité » d’une trentaine d’articles qui ont pour but de transformer toute protestation, toute manifestation en délit passible de peines aggravées. Ce sera le cas par exemple pour les occupants illégaux d’un logement, mais aussi pour tout « blocage » de voie publique, qui exposera par exemple un gréviste tenant un piquet devant son usine à des peines pouvant aller jusqu’à deux ans de prison. Cet arsenal sécuritaire vise particulièrement les immigrés et les réfugiés, car il s’accompagne de l’apparition d’un nouveau délit pour tout acte de rébellion dans une prison ou un centre de rétention, y compris s’il s’agit d’une « résistance passive à l’exécution d’un ordre donné ».

Organisée par le réseau : « No DDL sicurezza », la manifestation a rassemblé près de 200 organisations, des petits groupes d’extrême gauche aux associations d’aide aux migrants, en passant par la CGIL, la CGT italienne, mais aussi les partis de gouvernement, le PD (Parti démocrate) de centre gauche et le Mouvement 5 étoiles de Giuseppe Conte entre autres. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, ce dernier était le chef du gouvernement, en duo avec Salvini, dirigeant de l’autre parti d’extrême droite, La Ligue, et actuel vice-président du Conseil et ministre des transports de Meloni. Et si le PD prétend défendre les droits des réfugiés, c’est sous un gouvernement de centre gauche qu’avaient été signés les accords honteux avec la Libye, l’autorisant à toutes les exactions contre les migrants. C’est dire que les artistes qui participaient à la manifestation n’étaient pas les seuls professionnels de la comédie présents.

Ce ne sont pas les appels à être les « gardiens de la Constitution antifasciste italienne » qui permettront à ceux qui sont inquiets de ce tour de vis sécuritaire de s’y opposer. Le chiffon de papier constitutionnel consacre le règne de la bourgeoisie. Si la protection de ses intérêts exige de s’asseoir sur les libertés et les droits démocratiques de la population, les principes qui y sont affirmés peuvent être tranquillement ignorés. Prendre conscience que cette Constitution est une tromperie est le premier pas pour lutter contre le cours réactionnaire pris par toute la société.

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